PAYS DU GIER
HISTOIRE DES CORDONNIERS - BOTTIERS
GALOCHIERS
Le cordonnier du Pays du Gier ne se distingue guère de ses confrères du reste du royaume de France. Sans doute, en trouve-t-on dans toutes les villes de notre vallée, même dans les plus petites. En témoigne ce contrat d'apprentissage retrouvé dans des minutes notariales :
Ce contrat est passé le 21 janvier 1789, entre les époux Claude DUBOIS, granger et Catherine Durand demeurant à Saint Paul en Jarez, lieu-dit la Cassolière, agissant au nom de Jean Marie Dubois, leur enfant mineur, et Jean Marie Vaney, maître cordonnier, demeurant à St Just en Doizieux.
Le maître promet de "loger son apprenti et de luy fournir le lit, le bouillon pour la soupe trois fois par jour et de celle qu'il use pour son ménage". Il s'oblige à "apprendre et enseigner tout ce qui est de l'art dudit métier sans luy rien cacher et déguiser", et "à ne l'occuper à d'autres travaux qu'à ceux de son métier".
Les parents de Jean Marie Dubois promettent de "faire tenir leur fils à résider dans la boutique". Il ne "peut sous aucun prétexte s'absenter et interrompre le travail qui luy sera distribué pour ledit Vaney jusqu'à l'expiration dudit apprentissage".
"Le présent apprentissage fait pour le terme d'une année entière qui a commencé au lendemain des festes de Noël et à pareil jour finira l'année prochaine".
Les époux Dubois versent une somme de 30 livres pour "les peines, soins, la soupe et le logement". En cas d'interruption de l'apprentissage, les époux Dubois "promettent de fournir à leurs frais un ouvrier audit Vaney pour l'ouvrage que l'apprenti auroit pu faire s'il eut resté ou luy payer la somme de cents livres par forme de dédommagement au choix dudit Vaney".
Cet acte fut signé en la maison du maître cordonnier en présence de Mayery, cordonnier à Doizieux. 1
En 1789, les communes de Saint Just en Doizieux et Doizieux, distantes de 3 - 4 km, ne devaient pas comptabiliser, à elles deux, plus de 600 habitants.
Dans ses "Recherches historiques sur la ville de Rive-de-Gier", J.-B. Chambeyron évoque la présence de cordonniers, dans cette ville, au XVe siècle, qui viennent vendre leur marchandise sur la place du marché. Cet historien local tient-il compte des différentes dénominations de ces métiers de la chaussure, à cette époque ?
Dans les registres des chanoines de la ville de Saint Chamond, on retrouve quelques cordonniers : le 22 mai 1615, Pierre Bourrin, courdonnier ; le 13 mars 1636, Jean Berthollet, maître cordonnier. 2
A la fin du XVIIe siècle, Claude Faure est cordonnier sur la place Marquise, à Saint Chamond.
Dans les registres paroissiaux de Génilac, on trouve, en 1785, un Louis Chabaud, marchand cordonnier (!?) à Rive de Gier. De même, en 1837, Jean Berger est cordonnier à Rive de Gier.
Le métier est donc florissant depuis le Moyen-âge. Les tanneries présentent à Saint Chamond apportent la matière première à peu de frais. De même, le lin et le chanvre sont cultivés sur place.
Quant aux galochiers, ils laissent encore moins de place dans la littérature et les archives locales. Et pourtant, tous les matériaux nécessaires pour la fabrication des galoches se trouvent dans la vallée ou dans les hauteurs du Pays du Gier.
Aujourd'hui, ce temps est bien révolu. Le cordonnier ne fabrique plus de chaussure. Mais nous sommes bien heureux de le retrouver pour ressemeler nos chaussures - ou faire des doubles de clés. Le matériel a bien évolué et la plupart des outils que nous vous présenterons ne sont plus utilisés couramment. Notre vallée avait une quarantaine de cordonniers, au milieu du XXe siècle. Ils ne sont plus que trois dont…une cordonnière.
Crochet de tablier de bottier C (enclume) F
C F : Manufacture Française des Frères Camion, installée dans les Ardennes.
Bibliographie
1 Philippe LEYMARIE, Le Jarez d'Hier et d'Aujourd'hui, Les amis du Vieux Saint Chamond, Reboul imprimerie Saint Etienne, 1990
2 Lucien PARIZOT, Le Jarez d'Hier et d'Aujourd'hui, Les amis du Vieux Saint Chamond, Reboul imprimerie Saint Etienne, 1995