PAYS DU GIER
HISTOIRE DES CHARPENTIERS
Encore un métier pour lequel il est difficile d'établir une histoire particulière dans notre Pays du Gier. Si le petit peuple n'était pas riche, ses dirigeants, par contre, laïcs ou ecclésiastiques, avaient les moyens de se faire construire de nombreux bâtiments grâce aux dons et aux impôts. Alors, sans doute, y eut il des charpentiers pour construire les églises, les prieurés, la chartreuse de Pavezin, les châteaux, les hôpitaux, des fermes fortes … que l'on trouvait dès le XIIe siècle, parfois même avant.
Puisque l'histoire de charpentiers nous échappe pour l'instant, profitons de ce dossier pour évoquer le patrimoine immobilier de notre Pays du Gier, antérieur au XIXe siècle. Nous n'avons pas la prétention d'être exhaustifs sur ce sujet. Nous utilisons la "Grande Encyclopédie du Forez et des communes de la Loire La vallée du Gier – Le Pilat", rédigée sous la direction de Gilbert Gardes, Editions Horvath, 1986. 28 ans se sont écoulés depuis la rédaction de cet ouvrage. On peut espérer que tout ce qui y est décrit est encore valable. Là encore, un travail nous attend…!
Cellieu
Outre des fermes fortes, le village conserve une église du XVe siècle : d'origine, un bas-côté et l'avant-chœur. On peut y voir des statues de St Vincent et Ste Barbe (vignerons et mineurs), de St Philibert, de la vierge et du Christ. Le bénitier en pierre monolithique date de 1633.
Chagnon
Du château moyenâgeux et de l'enceinte, il ne reste rien. L'église possède une façade du XIIe siècle, une cloche du XVIe, classée monument historique et une nef du XVIIe. Bien que cela soit "hors sujet", citons sur cette commune des restes de l'époque romaine – aqueduc, "cave du curée", un réservoir, une pierre gravée unique destinée à protéger l'aqueduc – et un pont du XIVe siècle.
Châteauneuf
Antérieur au XIIIe siècle, le château est utilisé comme carrière à la Révolution, à l'exception de quelques murs de l'enceinte et de la chapelle dotée d'un porche en bois au XVIe siècle. On peut y voir quelques statues : Saint Christophe, Saint Roch, Saint Etienne et Sainte Anne. Dépendant du château, la maison forte de Cénas des XVe – XVIe siècles sert pour stocker les armes ; elle est propriété privée (en 1986).
Dargoire
Le château disparaît en 1793 …Il en va de même pour l'hôpital des pauvres construit en 1348. L'église du XVIe siècle est, par contre, toujours debout, avec un tableau de 1628 et plusieurs statues. On retrouve également quelques témoignages du passé : porte en ogive, pierre de moulin à huile, chapiteaux, blasons…A voir.
Doizieux
Des deux châteaux moyenâgeux (de Doizieux et des Farnenches), il ne reste qu'une tour carrée du donjon, au centre du village (XIIIe siècle). L'église actuelle, postérieure à 1800, contient un vitrail de la chapelle (du château) primitive.
Farnay
Beaucoup d'hypothèses pèsent sur l'histoire de ce village. Sans doute y eut il un château avec sa chapelle. Le château a disparu. La rue circulaire correspond sans doute aux fossés médiévaux. La chapelle, de 1560, a été remaniée et agrandie au XIXe siècle : signe probable de son ancienneté, une cloche de 1584. A noter, également, une maison forte du XVIIe siècle, une maison de Maître, et une maison construite avec les restes de maisons antérieures (poutre gravée 1120).
Génilac (regroupement de Saint-Genis-Terrenoire et de La Cula)
Le château a disparu…Sans doute, ne s'agissait-il que d'une capitainerie de peu d'importance, entourée de murailles et de fossés. Une autre demeure, appelée le Château, est détruite en 1981. L'église primitive, antérieure au XVIIe siècle, est parfaitement décrite. Restaurée au début du XIXe siècle, elle est remplacée en 1843 par une église de style néo-classique. La chapelle Notre Dame de Pitié, érigée en 1726, conserve un autel de bois et contient de nombreux ex-voto. Elle remplace une autre chapelle du XIIIe siècle, Notre Dame des sept douleurs.
De nombreux témoignages du passé ont disparu : vestiges des XVe et XVIe siècles, fenêtres à meneaux, maison ayant conservé son intérieur du XVIe siècle, démolie en 1981 (décidément, année maudite pour ce village). Dans le hameau de Préfarnay, reste, en 1986, une maison des champs du XVIe siècle avec deux cheminées monumentales et de nombreuses fresques, en trompe-l'œil et en mauvais état. Qu'est-elle devenue en 2014 ?
Saint-Genis-Terrenoire avait sur son territoire un autre château, celui du Sardon. C'est le seul qui existe encore dans notre vallée. Mais dans quel état ! En cherchant bien vous pouvez le retrouver le long de la voie rapide Saint Etienne-Lyon, au niveau de la sortie de Rive-de-Gier. Vraisemblablement antérieur au XVe siècle, il est encore en bon état en 1885. Il reste quelques traces de son passé glorieux. Il est devenu une maison de rapport.
La Grand'Croix
Commune créée en 1860, elle ne possède qu'une maison forte du XIVe siècle, aujourd'hui disparue.
La Valla
La paroisse de saint-Andeol-la-Valla est citée dès le XIe siècle. Cela est confirmé par la présence d'une pierre sur laquelle est gravée la date de 1159. Cette église primitive est détruite et reconstruite au XVe siècle. Grâce à un procès verbal de 1658, l'intérieur de cette église est parfaitement connu. En 1793, elle est l'objet d'un saccage en règle. Le conseil municipal décide en 1843 la construction d'une nouvelle église, de style néo-gothique, après démolition de l'ancienne qui est en très mauvais état. C'est chose faite en 1847, la consécration intervenant en 1849. La chaire est, curieusement, en fonte moulée.
Autre bâtiment religieux, la chapelle de la Grenary ou de l'Estrat, Notre Dame de la Pitié, est érigée en 1482, reconstruite au XVIIIe siècle. Sa position excentrée par rapport au village peut laisser supposer qu'elle a été construite pour des pestiférés.
A voir, enfin, dans la cour intérieure d'une maison Renaissance de 1557, un puits à 3 cariatides
Quant au château du Toil, il est détruit lors des guerres de religion. Il n'en reste que quelques pierres.
La Terrasse-sur-Dorlay
La paroisse est créée en 1850, la commune en 1870. Les bâtiments les plus anciens sont du siècle dernier : des anciennes usines de moulinage.
L'Horme
Devenue municipalité indépendante en 1905, elle ne conserve sur son territoire que la chapelle du Fay, construite en 1628, à l'intention des pestiférés. Près de cette chapelle, on voit quelques puits circulaires de 2,50 à 3,50 m de diamètre, coiffés d'une structure conique en schiste.
Lorette
Pur fruit de la révolution industrielle, ce hameau devient commune en 1847. Aucun bâtiment antérieur à 1800 n'est signalé.
Pavezin
Peu d'indications sur ce petit village qui a toujours sa vieille église du XVIIe siècle, restaurée au XXe siècle. Il reste quelques vestiges du château de Bélize et de la ferme des chartreux. C'est sur cette commune qu'est construite, en 1280, la Chartreuse de Sainte-Croix qui, depuis 1888, fait partie du village de Sainte-Croix-en-Jarez.
Rive-de-Gier
Outre son passé romain, Rive-de-Gier a vécu son apogée à partir du début du XVIIIe siècle avec l'exploitation des mines de charbon, puis, à la fin du XVIIIe avec l'apparition des premières verreries et, enfin, avec la grosse métallurgie au XIXe siècle.
L'église romane Sainte Marie de la Rive de Gier existe déjà en l'an 1000 : elle est détruite en 1822. Le château, le couvent des Ursulines et l'hôpital du XIVe siècle disparaissent également. Seul l'Hôtel du Canal construit en 1796 perdure aujourd'hui. Tous les bâtiments importants de la ville datent donc du XIXe siècle, de la révolution industrielle : châteaux, églises, hôpital, écoles…
Saint Chamond
La ville de Saint-Chamond a toujours été la capitale du Jarez, même si de 1750 à 1850, Rive de Gier a dominé la vallée sur le plan industriel. Il est bien difficile de parler du patrimoine immobilier de cette ville, tant les constructions furent nombreuses, mais aussi tant l'homme s'est acharné à détruire ce qu'il avait construit de plus beau, et ce jusqu'à des temps très récents. Le bilan n'est guère enviable, même s'il reste quelques bâtiments antérieurs au XIXe siècle. Nous allons essayer de faire une synthèse de la vie de ses constructions, dans les domaines laïcs et religieux.
Les constructions laïques, publiques ou privées
Les premiers éléments du château furent construits avant le XIIe siècle. Des fortifications et des bastions furent rajoutés aux XVe et XVIe siècles. Les grandes écuries datent de 1638. De cet ensemble magnifique situé sur la colline de Saint Ennemond et dominant la vallée, il ne reste qu'une porte et les grandes écuries. Tout le reste servit de carrière de pierre à la Révolution, sur décision des représentants du peuple, le 3 frimaire an II, "le château insultant à la Liberté" : on voit encore dans des murs extérieurs des manteaux de cheminée !
Le premier hôpital est antérieur au XIIIe siècle, utilisé par les Hospitaliers de Saint Antoine. Détruit par une crue du Gier, il est reconstruit au XVIe siècle, déménagé en 1659 dans les bâtiments des fours banaux "pour établissement d'une maison ou hôpital et y établir une chapelle ou autre édifice dépendant dudit Hôtel-Dieu". Un nouveau déménagement est réalisé en 1673 : ce nouvel établissement est reconnu par lettres patentes du roi, en 1713. Il subit des agrandissements tout au long des XVIIIe et XIXe siècles. En 1934, il devient asile de vieillards. En 1980, il est transformé en maison des syndicats (!), salle de spectacle, annexe de la mairie… après destruction d'une partie des bâtiments dont l'emplacement est occupé par la sécurité sociale et son parking. Une parabole a été installée sur le toit de ce bâtiment.
Des écoles sont construites au XVe siècle ; nous n'avons aucune idée précise sur leur localisation. Elles ont disparu.
La maison Perceval ou Maison des Chanoines apparaît au XVe siècle. Elle est remaniée à l'italienne au XVIe siècle. Ce bâtiment magnifique existe toujours. Restauré, il est occupé actuellement par un des grands restaurants de la ville.
Datant du XVe ou XVIe siècle, de nombreuses maisons à colombage embellissaient notre ville. Avec le temps, elles menaçaient ruine. Certaines constituaient tout un quartier, celui de la Boucherie. Elles ont toutes été détruites sous la municipalité Pinay.
Des hôtels particuliers de la même époque existent encore le long de la rue principale, la rue de la République. Dans le cadre des Journées européennes du Patrimoine (3ème week-end de septembre), ces hôtels privés font l'objet de visites guidées. On y découvre tout un art de vivre, des puits dans les cours, des témoignages des métiers du textile du XVIe siècle.
Une maladrerie accueille les pestiférés en 1507, peut-être même avant. Elle disparaît en 1642. On en garde le souvenir grâce à la dénomination d'un quartier, la Maladière.
Une halle aux grains, la grenette à dix piliers, est construite en 1560. Il n'en reste que le nom d'une place sur laquelle donnent deux maisons du XVIe ou XVIIe siècle. Il en va de même pour un grenier à sel, deux moulins à blé et des fours banaux – pour la cuisson du pain.
L'Hospice de la Charité est construit en 1757 – 1764. Il n'en reste que la rue.
Sur la colline Saint-Ennemond, point de départ de la ville, existaient quelques maisons des XVIIIe et XIXe siècles. Certaines ont été détruites. D'autres ont été vendues le franc symbolique, avec obligation de restauration suivant un cahier des charges très strict. Il en reste à vendre : avis aux amateurs.
La Halle-théâtre construite en 1849 (donc au-delà du XVIIIe siècle que nous nous sommes fixés comme limite) est restaurée en 1890. Elle est démolie sous la municipalité Pinay et remplacée par un parking.
Les constructions religieuses
Les bâtiments religieux ont toujours occupé une très grande place dans la ville. A la fin du XVIIIe siècle, la ville comprend trois couvents avec leurs chapelles et sept églises ou chapelles. Encore aujourd'hui, même si certains ont perdu leur vocation première, ils représentent la partie la plus importante du patrimoine saint-chamonais.
L'église la plus ancienne semble être celle de Saint Ennemond, du VIIIe siècle. Elle fut détruite par les huguenots en 1562. Le clocher, la nef et trois chapelles sont du XVIIe siècle. Elle est agrandie au XIXe siècle et redevient église paroissiale en 1856. Aujourd'hui, elle domine toujours la cité. A Noël, elle est décorée par une crèche magnifique. Une restauration de l'ensemble parait nécessaire.
L'église d'Izieu, dédiée à Saint André, est citée dès 984. Démolie en 1581, elle est reconstruite la même année. L'absence d'entretien depuis la Révolution nécessite une nouvelle démolition. L'église actuelle a été construite de 1864 à 1868, dans un style néogothique. La chaire date du XVIe siècle. Des travaux de restauration ont été entrepris en 2005 – 2006 avec, notamment, l'implantation de vitraux provenant de la chapelle Sainte Thérèse du Creux.
L'église Saint Pierre est citée en 1202. Elle est démolie en 1562 : les pierres sont utilisées pour compléter d'urgence les remparts du château, avec promesse du baron de Saint Chamond de la faire reconstruire rapidement. En attendant, l'église paroissiale devient Sainte Barbe, une chapelle construite en 1480 grâce à un riche marchand de Saint Julien. Cette chapelle est absorbée par la nouvelle église Saint Pierre dont la reconstruction débute en 1608, avec l'ajout d'une nef en 1609, du clocher de 1617 à 1645 et de la façade en 1655. A partir de 1673, l'église subit une restructuration complète, avec, notamment, la pose d'un nouveau tabernacle, d'une chaire et d'un retable, tous disparus aujourd'hui. En 1754, le chœur est refait dans un style néoclassique. Des boiseries sont ajoutées en 1779. Des modifications plus ou moins heureuses sont réalisées au XIXe siècle. La description de cette église serait nécessaire pour que tous les visiteurs puissent apprécier les sculptures, les tableaux et bien d'autres éléments de décoration (en particulier, Notre Dame de tout pouvoir, une statuette en bois polychrome du XVe siècle qui fait l'objet d'une grande vénération de la part des fidèles). Un jour, peut-être…Il est certain que cette église mériterait une mise en valeur tant de l'intérieur que de l'extérieur. Elle est sans aucun doute le plus beau joyau de la ville.
La grande église de Saint Chamond, Notre Dame, commença sa carrière petitement sur les rives du Gier, à l'endroit que l'on appelle aujourd'hui le "Carrefour des rencontres". En 1450, elle a pour nom "Notre Dame de Pontcharral", sans doute à cause du pont tout proche sur la rivière, sur lequel passent des charrois. Elle devient alors paroisse, est agrandie en 1480, vendue en 1617 aux moines de l'abbaye de Saint Antoine en Viennois, en échange d'un terrain dit pré Saint Antoine. Cette abbaye est toute proche, le long du Gier. Les moines s'occupent de l'hôpital voisin. L'église est emportée par une crue du Gier en 1634, reconstruite l'année suivante par les Antonins. Elle sera démolie en 1836 pour élargir la voie. L'église paroissiale Notre Dame est reconstruite sur le pré Saint Antoine à partir de 1618. Elle est consacrée en 1658. Elle est dotée d'un plafond à caissons en bois en 1695. Les deux clochers sont construits en 1663 et 1667. Au XVIIIe siècle, elle est décorée par de nombreux tableaux. Une façade néoclassique est aménagée en 1820. Et en 1875, elle est démolie, suite à un mauvais entretien et à la chute de la foudre sur le clocher. Les travaux de construction de la troisième église Notre Dame durent de 1876 à 1880. Le perron est créé en 1890, la tribune en 1902. Le chœur et l'extérieur restent inachevés. Le tout est un compromis stylistique entre le néogothique et néo-byzantin. L'utilisation d'une pierre gélive et les outrages du temps ont nécessité des travaux extérieurs importants depuis les années 1980-1990. L'un des clochers qui menaçait de s'effondrer fut enlevé. En 2009, le nouveau maire procéda à un référendum pour décider de la continuation des travaux ou de la démolition de l'édifice. A plus de 80 % des votants, il fut décidé de continuer les travaux. Reste aujourd'hui la réfection de l'intérieur. Une question demeure : que faire de cette église devenue trop grande ? Pour l'instant, les visites sont interdites.
L'église primitive de Saint Julien, visible à l'entrée nord de la ville, date vraisemblablement du XVe siècle. Il s'agit d'un prieuré dépendant de l'abbaye d'Ainay, à Lyon, passé en 1612 sous l'obédience des jésuites du Collège de la Trinité à Lyon. Une partie de la nef remonte au XVe siècle. On trouve quelques dates sur différents éléments : marche du chœur datée de 1613, clef datée de 1663 et pierre intérieure de 1670. Le clocher date de 1663, ainsi qu'une chapelle adjacente. Le bâtiment subit des modifications en 1758 dans un style néo-médiéval. De nouvelles transformations sont encore réalisées au XIXe siècle, en particulier au niveau du clocher suivant un style néogothique. Il s'agit là d'une magnifique petite église. On ne peut que regretter qu'un garage en béton ait été construit contre l'un de ses murs !
A l'initiative de Melchior Mitte de Chevrières, marquis de Saint Chamond, fut construit le couvent des Capucins, en 1601-08, tout près du château. Les moines se distinguèrent durant les pestes du XVIIe siècle. De leur passage, il ne reste que le nom de deux rues : la montée des Capucins (sur la colline de Saint Ennemond) et, dans le centre, la rue des Trois Frères, en hommages à trois moines qui perdirent la vie en soignant des pestiférés.
Les Ursulines s'installèrent dans la ville en 1618. Elles se consacrèrent à l'éducation des jeunes filles. Les bâtiments anciens ont disparu, remplacés aux XIXe et XXe siècles. Les ursulines ont quitté la ville, il y a une dizaine d'années.
Le couvent des Minimes est fondé en 1622 par Gabrielle de Gadagne pour y être ensevelie, aux côtés de son mari, Jacques de Chevrières, et de ses enfants. En 1792, le bâtiment devient mairie de la ville. Les tombeaux des fondateurs sont saccagés en 1793. L'établissement devient également collège communal en 1812. En 1850, le maire fait appel aux pères maristes du collège de Valbenoîte, à Saint Etienne, pour arrêter le déclin de l'établissement scolaire. En 1856, est construite une chapelle de style néo-byzantin qui deviendra, en 1879, après le départ des pères maristes, une bibliothèque municipale accueillant les 5000 ouvrages de la collection Dugas-Montbel légués en 1832 (ouvrages de grande valeur conservés dans la médiathèque). Les maristes y restent, donc, jusqu'en 1877, date à laquelle ils rejoindront des bâtiments neufs, avec chapelle (vitraux inscrits sur la liste des Monuments Historiques) sur la commune de Saint Martin en Coailleux (rattachée aujourd'hui à Saint Chamond). Ce couvent est désormais occupé par la mairie. On peut regretter l'état de délabrement dans lequel est la chapelle, négligée, pour ne pas dire saccagée. A noter que les maristes ont occupé un autre établissement, dès 1839 : les anciennes grandes écuries du château devenues un lycée d'enseignement professionnel connu sous le nom de la "Grand'Grange" qui domine la ville. Aujourd'hui, collège et lycée professionnel ne font qu'un sous la dénomination de Sainte Marie – La Grand'Grange, sous la responsabilité des pères jésuites.
La collégiale Saint Jean-Baptiste qui jouxte le château est construite de 1631 à 1642 pour recevoir des reliques conservées jusqu'alors dans la chapelle du château. Elle est embellie jusqu'en 1789. Pillée, puis vendue en 1796, elle a été détruite progressivement au XIXe siècle. Il n'en reste qu'une partie de l'abside et de l'escalier. Le clocher, en contre-bas du château pour ne pas gêner la vue, a subi de nombreuses dégradations ; il sert aujourd'hui de maison d'habitation. Des fouilles seraient sûrement d'un grand intérêt sur tout ce secteur.
La chapelle des Pénitents du Saint Sacrement a été construite en 1652-1655, agrandie en 1758 et 1806. Son aspect général était de style néoclassique. Elle a été détruite sous la municipalité Pinay. Le mot destruction est ici faible : cela a plutôt relevé de l'acharnement, de l'inconscient collectif. Les tableaux ont été piétinés, tous les objets ont été dispersés.
La chapelle des Pénitents du Confalon citée en 1785 a disparu.
D'autres établissements ont été réalisés au cours du XIXe siècle : Notre Dame de l'Hermitage en 1824 ; le Carmel en 1869 ; l'église de Saint-Martin en Coailleux en 1877-1884, de style néogothique en remplacement d'une église du XVe siècle, dont elle a gardé un carillon de 10 cloches ; la chapelle de la Valette en 1912. La chapelle des lazaristes (?) est devenue Centre culturel Pablo Neruda en 1964.
Saint-Joseph
Ce village est né de la partition de Saint-Martin-la-Plaine en 1867. Aucun bâtiment ancien n'est signalé dans cette commune.
Saint-Martin-la-Plaine
Du château et de son enceinte fortifiée (XIIIe siècle ?), de l'église citée en 984, de l'hôpital évoqué en 1351, il ne reste presque rien : une porte en pierre. Les vestiges de l'aqueduc romain y ont une place – relativement – plus importante.
Saint Paul en Jarez
Le château, du XIIe siècle, peut-être même antérieur, a disparu, pour une fois non à cause de la Révolution, mais surtout de la négligence de ses propriétaires successifs. L'église ancienne a disparu ainsi que la chapelle des pénitents du Gonfalon, de style renaissance. Seule, la seigneurie de la Barollière, de la même époque, perdure encore, après moult modifications. L'église actuelle date de 1862.
Saint Romain-en-Jarez
En cheminant dans des petites ruelles, on peut y découvrir quelques maisons des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles. Du prieuré (antérieur au XIIe siècle ?) et du château, il ne reste que des fortifications enterrées. En 1827, l'église, un des monuments les plus anciens du Jarez, qui avait subi l'outrage des ans, subit de façon beaucoup plus grave et définitive celui des hommes. Du bâtiment conçu par les bénédictins, il ne reste que le chœur roman voûté et le transept. Autre bâtiment religieux construit à la suite de la peste, en 1522, la chapelle Notre-Dame des Sept Douleurs, devenue la chapelle du Pinay, fut démolie en 1880 et reconstruite en 1881. De style néo-gothique, elle n'a conservé que l'autel de la chapelle primitive.
Dépendant de Saint Romain-en-Jarez, le château de Senevas a complètement disparu. Construit au tout début du XVIIIe siècle, il a été parfaitement décrit – intérieur et extérieur – par son propriétaire, en 1763.
Sainte-Croix-en-Jarez
L'histoire de ce village se confond avec celle de la Chartreuse dont la construction débute en 1280, sous l'impulsion de Béatrix de Roussillon. Une fresque de 1327, dans l'ancienne église, évoque le souvenir de Thibaud de Vassalieu, négociateur dans le rattachement de Lyon au Royaume de France. Après la construction des cellules des Pères, des logements des frères, la façade est fortifiée. Un incendie en 1629 est suivi d'importants travaux, notamment au niveau des cellules. L'entrée monumentale, encadrée de 2 tours, est reconstruite en 1692. En 1714, un nouvel incendie nécessite des transformations : le réfectoire devient église conventuelle à la place de l'église primitive. La Révolution va provoquer une dispersion des biens et des bâtiments. La Chartreuse devient commune en 1888. En dépend notamment le hameau de Jurieux où l'on trouve une petite église du XIe siècle. Ce village mérite le détour.
Tartaras
Propriété de l'abbaye de l'île Barbe, sur la Saône, au nord de Lyon, ce village-prieuré n'a gardé aucun élément du XIIe siècle. L'église possède un clocher du XVIe siècle et une entrée précédée d'un porche en bois, soutenu par des colonnes de pierre. A côté de cette église, on peut voir une collection d'outils anciens dans une cour (du presbytère ?).
Valfleury
Le château du Plantey, antérieur au XIIe siècle a été détruit, de même que la chapelle construite en 980. Il n'en reste que la statue de la vierge (XIIe siècle, la plus ancienne représentation de la vierge du diocèse de Lyon, l'une des plus pures de style roman en France), à l'origine du sanctuaire, la pierre du maître-hôtel et un reliquaire d'argent avec une relique de Saint Benoît. Au XIe siècle, des moines bénédictins y aménagent un prieuré. En 1611, grâce à de nombreux dons est construit l'Hermitage. En 1740 est lancée la construction du couvent actuel, sur l'emplacement de l'ancien cloître. L'église a été consacrée en 1866 : elle succède à deux autres qui n'ont pas résisté au temps.
Le château de Lachal, construit dans le dernier quart du XVIIIe siècle, est le seul qui soit encore debout et antérieur au XIXe siècle.
Ainsi se termine cette longue liste des bâtiments du Pays du Gier construits, à l'origine, avant 1800. La plupart d'entre eux nécessiterait un développement beaucoup plus important. Ce n'est pas le but de notre site. Peut-être cela donnera-t-il envie à certains internautes de nous rendre visite.
Cette petite énumération ne permet pas pour autant de parler de charpente. Mais, à l'évidence, il y a un toit et donc une charpente, malheureusement inaccessible pour le commun des mortels.
La lecture des livres de notre petite bibliothèque n'a pas donné beaucoup de résultats. A croire que l'artisanat n'était pas la préoccupation principale des historiens qui ont rédigé les monographies de nos villes. Il faudra, donc, chercher plus loin, dans les archives départementales ou dans un site de généalogie. Pour l'instant, nous nous contenterons de quelques noms.
Sur la commune de Cellieu 1 :
- Anthoine Trémolay, masson et charpentier 6/08/1662
- Etienne Tremolay, masson et charpentier en 1691
- Martin masson et charpentier à Cerveau en 1746
- Francis Brosse maître charpentier en 1773
- Benoît Poise, charpentier ; Anthoine Terrat, Jean-Marie Vellerut, Jean-Marie Montagne, maîtres charpentiers, au tout début du XIXe siècle.
Sur la commune de la Valla 2 :
Un contrat d'apprentissage en date du 20 août 1789 entre François CHAPARD, fils d'Antoine Chapard, émancipé, Charpentier demeurant à la Valla, lieu dit le Moulin du Bost et Pierre Françon, Maître Charron et couvreur, demeurant à la Valla en Gier. En cas d'interruption du service de la part dudit Chapard pendant l'année, il s'oblige de remplacer l'année suivante autant de jours qu'il aura manqué. Ledit Françon s'oblige aussy dans le cas que l'apprenti n'eut pas de travail de luy en procurer à raison de quinze sols pour chaque jour de travail de ladite année. Un contrat bien particulier pour l'époque, une assurance chômage avant l'heure.
Sur la commune de Saint Chamond 3 :
- En 1601, Nicolas Syber et Claude Gaumond, maîtres charpentiers et maçons de St Chamond
- 14 juin 1653 : Fleurie FAYOLLE et Thomas GIRODET, maîtres maçons et charpentiers à St Chamond
- 12 octobre 1662 Jean Bisla, maître charpentier à St Chamond
- En 1780-1782 : Benoît Chavanne, maçon-charpentier
Pour les 21 communes du Pays du Gier, nous n'avons donc trouvé, pour l'instant, que peu d'artisans. Il y en eut certainement beaucoup d'autres autres, notamment dans une ville comme Rive-de-Gier. A nous de les trouver…
A noter un point important : l'artisan est souvent charpentier et maçon : c'est l'expert, l'architecte celui qui voit et sait ce qu'il faut faire pour construire, consolider, modifier, agrandir. Lorsqu'il a obtenu l'accord du propriétaire, il devient l'ouvrier, celui qui construit avec tout son savoir-faire.
Crochet de tablier de charpentier
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Des charpentiers qui n'ont pas le vertige avec leurs outils (passe-partout et bisaiguë).
La bouteille n'est pas loin (photographies sur plaque de verre du début du XXe siècle).
Bibliographie
1 G. Chaperon, Cellieu, Actes graphiques, Saint Etienne, 1999
2 Philippe Leymarie, Le Jarez d'Hier et d'Aujourd'hui, Les amis du Vieux Saint Chamond, Reboul
imprimerie Saint Etienne, 1990
3 L. Parizot, L. Challet, G.Delorme Le Jarez d'Hier et d'Aujourd'hui, n° 26, 33 et 35 Les amis du Vieux
Saint Chamond, Reboul imprimerie Saint Etienne.