ACTUALITÉS 22
4 septembre 2023
Nous continuons à rattraper notre retard.
Notre exposition au Château des Bruneaux de Firminy se termine, au moment des Journées Européennes du Patrimoine 2022. Le samedi 17 septembre, accueillis par les Anciens de l'Institution Ste-Marie – La Grand'Grange de St Chamond, nous présentons, avec les dentellières, une exposition intitulée "Dentelles de soie, dentelles de bois", avec présentation de dentelles et de chefs-d'œuvre d'ébénistes ou de menuisiers ou de sculpteurs sur bois, avec les outils dédiés. Le 18, nous sommes à Firminy pour des visites guidées de notre exposition.
Au niveau de notre local, les dentellières se retrouvent une fois par semaine dans un local commun à d'autres associations ou entreprises. La convention signée avec la mairie nous autorise cette utilisation, sans en préciser les modalités. Ce droit nous est contesté bien qu'il ait été confirmé en janvier 2020 par M. le Maire, à trois reprises dans la même journée, au président d'ARCOMA et à la responsable des dentellières. Celles-ci demandent donc un autre local. Au bout de plusieurs mois, une proposition leur est faite dans un bâtiment classé aux Monuments historiques ce qui semble poser un gros problème à l'assureur contacté. Finalement, le projet est abandonné et les dentellières décident de quitter notre association… Ce sera chose faite à l'occasion de l'A.G. Le nombre des adhérents chute donc considérablement. Inversement, l'âge moyen augmente sérieusement !
L'A.G. se déroule comme prévu, sans questions particulières, si ce n'est le problème de l'avenir de notre association. La dissolution est évoquée, une fois de plus, mais avec beaucoup plus de certitude. L'élu présent nous apprend que l'un des deux locaux mis à notre disposition doit être libéré d'ici le mois de septembre : le service concerné n'est pas au courant.
Aucune nouvelle quant aux projets de la Cité du Patrimoine Industriel et de l'aménagement de l'église Notre-Dame désacralisée. Il semble qu'aucune association patrimoniale de la ville ne soit associée à la mise en place des futures structures. Les seules nouvelles nous parviennent par la presse. Le MAUSA (street-art) s'installe définitivement dans la halle 7 de Novacieries. Les travaux qui devaient être payés par cette structure (?) le seront par SEM (environ 10 – 1 millions d'euros). Nous ne pouvons qu'espérer sincèrement que cela fonctionne et apporte les 140 000 visiteurs annuels prévus par son directeur.
En mars, à un courrier personnel envoyé à M. le maire pour avoir confirmation de l'utilisation de nos collections, nous recevons une lettre circulaire du service culturel, une réponse "sans réponse" !
En mai, au cours d'un conseil municipal, un élu de l'opposition s'inquiète du devenir de nos collections. Les réponses de l'élu concerné montrent que rien n'est prévu, si ce n'est la possibilité de réaliser des expositions temporaires dans l'église Notre-Dame, à partir de 2024 -2025. Est-ce bien réaliste ? 3 adhérents, entre 75 et 80 ans, susceptibles de déplacer pour un temps limité plus de 2 tonnes de matériel (il ne faut pas compter sur les services techniques très occupés).
Le collectif "Lieux et mémoire de nos vallées" décide de nous soutenir en rencontrant notre élu de tutelle. Encore une fois, pas d'avancée, si ce n'est une précision en conclusion de compte-rendu de cette rencontre : "La stratégie muséale des projets saint-chamonais ira au-delà de la simple exposition d'objets muséaux [Lesquels ?]. L'histoire de la ville passera par des narrations innovantes et proposera aux publics de construire du sens à travers des expériences sensorielles où les techniques multimédia auront leur place. Ce programme reste à construire avec l'aide des associations qui le souhaitent. Elles se feront, malheureusement s'il faut l'avouer, avec ou sans ARCOMA". Cette entité, que l'on ne peut appeler un musée, mais plutôt une Cité des sciences et des techniques, ne verra le jour qu'après 2026. 2026, année d'élections municipales, donc avec quelle équipe et plus de 12 ans après la promesse du maire ? Le projet n'est pas inintéressant et nous ne pouvons, encore une fois, que lui souhaiter bonne chance. Nous regrettons simplement que, depuis 2014, date de l'élection de ce groupe municipal, on ait si peu avancé.
L'été s'est passé dans le calme. La canicule y est pour quelque chose, les vacances aussi, l'avenir encore plus. Seul le site a avancé, lentement, avec son lot de restaurations, de photographies, de rédactions et de téléchargements.
Comme nous l'avons dit plus haut, il nous faut libérer au plus vite l'un des deux locaux. Il s'y trouve du gros matériel très difficile à déplacer et d'autres pièces que nous transportons dans notre autre local grâce à notre sympathisant habituel. De nombreux contacts sont pris avec des musées locaux. Tous nous répondent qu'ils n'ont pas la place. Finalement, nous réalisons des annonces sur "Le Bon coin et "Facebook". Début août, le local est presque entièrement vidé : il ne reste qu'un char à bœufs qui devrait partir fin août et quelques petites pièces oubliées.
Il existe un blog dédié à St Chamond et St Etienne. Dans celui-ci, l'administrateur principal (le créateur) propose que la collection d'objets de cuisine en aluminium (la deuxième de France) appartenant à un ami saint-chamonais soit regroupée avec celle d'ARCOMA. Il semble que cette personne ne soit pas au courant de nos problèmes. Il s'en suit un échange de mails. "Quel scandale" est son dernier mot. Est-ce cet échange qui a été vu par l'un de nos élus. Quelques jours plus tard, j'ai reçu un courrier, cette fois personnalisé. La mairie n'a pas les moyens financiers et humains pour acquérir nos collections et les gérer. À combien évalue-t-elle le prix de tous ces objets ? On en reparlera lorsque la dissolution aura été votée! Pourquoi pas tout de suite ? Sans commentaires.
À propos de moyens financiers, il est intéressant de voir le budget de la commune et certaines dépenses. Le budget 2023 s'élève à 68 millions d'euros dont 19 pour les investissements. Dans le cadre de la Cité du patrimoine industriel, la personne missionnée a signé un contrat de 72000 €. Le contrat a-t-il été dénoncé ? Les honoraires ont-ils été entièrement versés ? On peut en douter compte tenu de l'avancée du projet. Autre dépense du même ordre, une publicité sur les bus de Lyon pour attirer les lyonnais vers Saint-Chamond. Pourquoi pas ? Il serait intéressant d'en connaître le résultat. Le choix de ces deux dépenses n'est pas anodin. La somme en question correspond au prix de nos collections privées. La collection de l'association à elle seule peut-être évaluée à 60000 euros (à préciser), mais résultant de dons, elle sera donnée à des musées existants ou à venir. Quant au problème humain, on peut penser que la restructuration de services, à l'occasion de départs à la retraite, par exemple, pourrait permettre de dégager deux salaires.
Notre site est, également, un lieu d'échanges, le plus souvent sur l'identification d'un outil, mais pas seulement. C'est le cas notamment lorsque nous évoquons la fin possible de nos activités. Deux exemples nous paraissent significatifs de la volonté de certains élus de développer, rapidement, le tourisme en s'appuyant sur le patrimoine.
En réponse à l'annonce probable de la dissolution et, surtout, de la dispersion de nos collections, nous vous proposons deux exemples très concrets :
Première réponse :
Bonjour,
Quel dommage ! Chez nous, nous avons Paysalp, un écomusée soutenu par la communauté de communes. (J'ai été maire pendant 19 ans). Un vrai atout touristique et d’animation du territoire. (Voir site internet).
Et tout avait commencé comme vous par une petite association qui s’appelait « Regain » musée paysan dans un petit bâtiment. Le bébé a bien grandi car les élus d’époque ont pris conscience de l’intérêt de la chose……
Félicitations pour tout votre travail et encore…. DOMMAGE !
Deuxième réponse (C'est long, mais très significatif d'une certaine volonté) :
"J''ai rencontré Louis Chiorino complètement par hasard alors qu'il était venu faire une causerie sur le travail du bois à Guillestre. Je l'avais ramené ici à L'Argentière. Il m'avait invité à voir sa collection et on est devenu copains. Je lui ai demandé Que vas-tu en faire ? Et il m'a répondu Mon pauvre, je ne sais pas ce que ça va devenir ».Il fallait faire quelque chose...
Jean-Lin Paul qui était élu à Vallouise et à la Communauté de Communes des Écrins se souvient que c'est ainsi qu'a commencé l'histoire de ce futur musée de l'Arbre à l'Ouvrage en s'appuyant sur l'exceptionnelle collection amassée au fil des ans par Louis Chiorino, menuisier comme son père, à L'Argentière-la-Bessée.
Une collection d'outils exceptionnelle
Tout au long de sa vie, Louis Chiorino a constitué une collection unique en France de plus de 3 500 objets, outils et machines, représentatifs du travail du bois. Ces outils, tous en parfait état de marche, proviennent des Hautes-Alpes ou d'ailleurs en France, mais aussi d'Angleterre, de Roumanie, d'Italie et des États-Unis. Ces outils contiennent en eux les sensibilités esthétiques, sources d'émotions, et témoins du geste intelligent de l'artisan.
Cet ensemble couvre l'évolution des métiersdepuis le 18ème siècle jusqu'à nos jours : outils à main, début de la mécanisation avec les machines utilisant la force humaine puis l'utilisation de la force hydraulique pour les scieries et des premières machines mues par des jeux ingénieux de poulies et de courroies. Et ce qui frappe, dès l'entrée dans le local où sont entreposés ces trésors, c'est que le bois est partout. Les machines et les outils sont pour l'essentiel en bois, sauf bien sûr les lames des scies !
La Communauté de Communes du Pays des Ecrins, soutenue par des professionnels du bois et la Fondation du Patrimoine a acquis cette collection pour la somme de 130 000 € afin d’une part d’en éviter la dispersion et d’autre part pour en faire la base d’un espace muséographique dédié au bois. Jean-Lin Paul qui s'était passionné pour cette collection, a réussi à convaincre les élus de la Communauté de Communes pour cet achat effectué « de justesse avant un collectionneur privé en Autriche. Je crois d'ailleurs que cette concurrence a boosté l'affaire ! » De son côté, Louis Chiorino lui-même souhaitait bien sûr que sa collection reste ici.
Une partie de la collection (les plus belles pièces) est pour l'instant installée dans l'ancien atelier de Louis Chiorino à L'Argentière-la-Bessée. Le reste est soigneusement emballé dans des cartons en attendant la création du futur musée. L'installation de cet espace muséographique qui devrait voir le jour d'ici deux ou trois ans est prévue à la Maison de la Vallée du village de Fressinières, dans un bâtiment libre de 350 m² avec la possibilité d'aménager un parcours extérieur sur le thème de l'arbre et de la forêt. Il reste à remettre le bâtiment aux normes et à l’agencer.
L'idée est de faire un musée vivant, « pas un cimetière d'outils » et de faire participer le public. L'actuel local à L'Argentière sera également conservé avec une partie de la collection pour permettre des visites et des animations, par exemple avec les scolaires, comme c'est déjà le cas actuellement.
Les Amis de l'Arbre à l'Ouvrage
En 2019, regroupant des professionnels du bois, des amateurs passionnés, des élus et des historiens, l'association « Les Amis de l'Arbre à l'Ouvrage » a été créée dans le but d'apporter au projet muséographique un support technique, historique et scientifique. Pour cela, une convention a été signée entre la Communauté de Communes et l'association.
L'association « Les Amis de l'Arbre à l'Ouvrage » compte aujourd'hui plus d'une centaine de membres et poursuit le travail de Louis Chiorino en enrichissant la collection avec des outils liés aux différents métiers du bois, autres que menuiserie : exploitants forestiers, radeliers, luthiers, tonneliers, sabotiers... Étendant la palette des métiers traités, l'association s'emploie également à se rapprocher du temps présent avec des machines-outils des années 1950, en fonte, et aimerait aller jusqu'à la machine numérique actuelle.
Jean-Lin Paul, le président de l'association, qui a bien connu Louis Chiorino, se souvient d'un homme « passionné par son métier, avec le souci permanent de la transmission : transmettre le geste aux jeunes. Il ne comprenait rien à l'informatisation et à la numérisation et donc il les rejetait. Pour lui, les jeunes ne savaient plus dessiner un escalier. Et je me suis rendu compte que sur ce point, Louis se trompait. Les jeunes qui travaillent sur écrans comprennent très bien ce qu'ils font. Ils savent ce qu'est un escalier, indéniablement. »
Louis Chiorino dit « Louis le Dauphiné »
Louis Chiorino est né à L’Argentière la Bessée en 1927. Tout enfant il s’initie à la menuiserie dans l’entreprise créée par son père en 1916. Après le certificat d’étude obtenu en 1940, il part à Grenoble à l'école Vaucanson pour trois ans. Durant cette dure période de guerre, il acquiert les bases du métier, la technologie, l'histoire de l'art complétée par un enseignement général. Vient ensuite l'époque du Tour de France, aux côtés de ces Compagnons du Devoir, qui transmettent leur savoir, sur le tas, avec passion et respect. Cela l'amènera à Lyon, Marseille, Toulouse, Béziers, Montpellier, et enfin à Tours.
Louis est reçu en 1946 « Compagnon menuisier du devoir »à Montpellier avec le nom de « Louis le Dauphiné ». Il prend ensuite la succession de son père et dirige l’entreprise de menuiserie de L’Argentière (28 employés) pendant près de 40 ans, jusqu’à la retraite prise en 1987. Retiré de son activité il ne s'arrêtera pas pour autant, poursuivant sans se lasser le partage de sa passion du bois et de la menuiserie. Il est aussi à l'origine de la création de la Maison des Compagnons de L'Argentière ainsi que du Centre de Formation des Apprentis. Cette Maison rassemble actuellement une cinquantaine de jeunes aspirants et apprentis.
Louis Chiorino dit Le Dauphiné est décédé en octobre 2021 à l'âge de 94 ans.
En projet, la restauration d'une scie hydraulique à grumes
Un gros projet est actuellement mené par la Communauté de Communes du Pays des Écrins et l'association des Amis de l'Arbre à l'Ouvrage avec le soutien de la Fondation du Patrimoine. Il s'agit de sauvegarder un témoin de la mécanisation des usages du 19ème siècle en restaurant la scierie hydraulique de Moulin Baron.
Située en Briançonnais, dans la vallée de la Guisane, cette scierie a été construite en 1877 par des entreprises locales afin de bénéficier de l’énergie hydraulique pour mécaniser le sciage du bois. La scierie est restée active jusqu’en 1944 avant d'être abandonnée pour laisser la place à l’énergie électrique. Aujourd'hui, d'importants travaux sont nécessaires pour sa préservation. L'objectif est de la restaurer entièrement. Il faut avant tout démonter l’ensemble des constituants, nettoyer toutes les pièces, en refaire certaines et remonter l’ensemble sous un appentis protégé, puis aménager les accès et les gardes corps pour assurer la sécurité du site. Tout l’enjeu du projet est de restaurer cet ensemble exceptionnel et d’en montrer toute l’ingéniosité.
Le montant prévu pour les travaux s'élève à 21 291 € et une souscription de 6 000 € a été lancée sur le site de la Fondation du Patrimoine ()
Ces deux musées seront, bien sûr, contactés dès que la décision de dissolution sera prise. Cela montre, en tout cas, que le résultat dépend de la volonté des élus, de leur compréhension ou non de l'intérêt du patrimoine pour le développement du tourisme et pour les finances locales, en particulier au niveau des commerçants, et, par rebond, pour la ville elle-même.
On retrouve ce goût du patrimoine et la volonté de développer le tourisme dans cet article publié dans Facebook :
À propos de tourisme, on peut d'ailleurs se demander quel est l'intérêt de cette question pour nos dirigeants locaux. Depuis 1974, l'Office du tourisme de Saint-Chamond a été déplacé quatre fois : l'emplacement n'a bénéficié d'aucune signalisation routière. Actuellement, il se trouve en plein centre de la ville avec comme titre (signification pour l'éventuel touriste !?) :
LE MAGASIN HORS CADRE
SAINT-CHAMOND
L'appellation "Office de tourisme de Saint-Etienne Métropole" est affichée sur la vitrine, à gauche de l'entrée, en petits caractères. Outre les prospectus habituels, vous y trouvez surtout des productions locales. Là encore, pourquoi pas ? Espérons, toutefois, qu'une signalisation routière permettra aux touristes de trouver cette petite rue au fin fond de la rue principale de Saint-Chamond.
La canicule de cet été et surtout le découragement des adhérents n'ont pas été très favorables à notre association. Avec regret, nous avons dû nous séparer des plus gros éléments de nos collections pour cause de travaux dans les locaux mis à notre disposition par la mairie. Nous espérons simplement revoir ces matériels lors de fêtes agricoles locales.
Fouloir : origine Saint-Chamond (42) |
Pressoir horizontal : origine Saint-Paul-en-Jarez (42) |
Tombereau (38) et brabants de Saint-Chamond (42) |
Char à bœufs et araire : origine Saint-Chamond (42) |
Nous préparons notre exposition pour les Journées Européennes du Patrimoine qui aura pour sujet "Les outils des métiers du textile". Exceptionnellement, participera une entreprise de Saint-Chamond qui fabrique des sangles notamment pour l'alpinisme et d'autres sports ; cela pour répondre à la demande des Ministères de la Culture et/ou des Sports : être en communion avec les Jeux olympiques "Paris 2024". Nous serons présents dans d'autres associations qui nous ont demandé de leur prêter du matériel, en particulier le G.R.A.L. à Saint-Just - Saint-Rambert pour des ustensiles médicaux et pharmaceutiques et Amiproche à Roche-la-molière pour des vêtements anciens.
À bientôt…