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ACTUALITÉS 20

 

7 août 2021

 

 MUSÉE ou CITÉ ?

 

 

 

Dans un récent article publié dans le journal Le Progrès, nous avons évoqué l'éventualité de la création d'un musée à Saint-Chamond. L'élu responsable du patrimoine a répondu qu'il était question de créer une Cité du patrimoine industriel. Qu'en est-il exactement ? Musée ou cité ?

L'idée d'un musée a été lancée en 1944 par un historien local. Le but était de réunir ou d'évoquer ce qui représentait notre ville depuis les temps les plus anciens, son patrimoine humain, bâti, économique…, autrement dit, l'histoire des saint-chamonais, éventuellement, et plus largement, des habitants de la vallée du Gier. Les années ont passé avec son lot de démolitions, les unes par nécessité, les autres par ignorance du potentiel économique, par incompétence, par mode… Certains bâtiments sont restés debout, mais, non entretenus, ils nécessitent des dépenses très importantes pour être restaurés : à leur sujet, et avant tout, il faudrait aussi définir leur destination éventuelle.

En 2000, nous avons créé notre association avec pour but premier la création d'un musée rendant hommage aux artisans qui ont permis à notre vallée du Gier d'être la première zone industrielle française du XIXe siècle. Ce musée nécessitait un investissement des pouvoirs publics locaux, mais pouvait aussi être à l'origine d'un tourisme jusque-là inexistant. Pour mémoire, au plan national, le tourisme représente 10 % du P.I.B. Que représente-t-il dans notre vallée, voire en Loire-sud ? Nous ne pouvons et n'osons répondre. Ce musée aurait présenté les collections des associations patrimoniales de notre ville. Plusieurs thèmes auraient pu y être découverts : la vie de nos ancêtres, l'évolution sociale liée à la Révolution industrielle, l'artisanat, l'industrie… Concernant l'aménagement des locaux (à trouver, mais les friches industrielles ne manquent pas), on y aurait retrouvé des salles d'exposition, un lieu de stockage, un atelier de réparation, une bibliothèque, une salle de repos, une boutique…, donc tout ce que l'on trouve habituellement dans un musée. Le nom du musée aurait pu reprendre celui d'un industriel qui a marqué notre ville. Si la dénomination peut correspondre à un domaine particulier, attachée à un artiste, à une profession par exemple, d'autres sont liées à un bâtiment sans que l'on sache d'emblée ce qu'il contient. C'est le cas du plus célèbre d'entre eux, le Louvre, dont la renommée provient d'abord de ses collections. On pourrait évoquer de même le musée du Quai Branly, le musée d'Orsay, le musée Beaubourg…

Sans doute nous sommes-nous trompés lors de la création de notre association. Nous n'avons pas réalisé à quel point nos élus étaient loin de s'intéresser à notre patrimoine. Nous en avons fait la démonstration dans nos "Actualités 19".

Le 18 décembre 2019, notre maire a convoqué les représentants des associations patrimoniales de la ville et de nombreux membres des collectivités publiques, en particulier de Saint-Etienne-Métropole et de Saint-Chamond : c'était la décision logique du candidat élu 5 ans et demi avant.  Le diaporama présenté, ce jour-là, évoquait le projet de la création d'une "Cité de la mémoire industrielle", d'ici 5 à 6 ans ! Durant l'année 2020, nous avons participé à deux réunions et à une visite de deux musées sur l'industrie (qui n'ont, d'ailleurs, rien à voir avec l'industrie !). Au terme de cette année, aucune décision n'a été prise. Aujourd'hui, le lieu défini initialement n'est plus d'actualité. Le contenu reste un mystère. Quant au nom, il ne comporte plus le mot "mémoire" : une évidence si l'on veut parler des industries actuelles (voir plus bas) ! En fin d'année, une muséologue a été désignée à partir d'un projet établi par les dirigeants, sans consultation des associations. Des micro-comités scientifiques ont été créés en 2021. Ils sont composés de professionnels, d'administratifs, de représentants des associations. Ils se sont réunis deux fois dans le cadre de visio-conférences. Les "scientifiques", universitaires, conservateurs… ont avancés un certain nombre de propositions concernant surtout l'évolution de la société au cours de la Révolution industrielle, essentiellement dans le cadre des mines, de la métallurgie et du textile, sans oublier la nécessité d'imprégner les bâtiments des odeurs caractéristiques de ces entreprises (Charbon, huile, sueur..? Nous n'avons pas eu de précisions) ! En pratique, comment évoquer ces thèmes, si ce n'est par des panneaux à lire, que peu de visiteurs liront, des photographies, des films… qui sont davantage des éléments d'archives que de musée ! A aucun moment, il n'a été proposé d'exposer du matériel. Lequel, d'ailleurs, puisqu'il ne reste que quelques machines évoquant ce passé industriel ? Quant aux collections des outils artisanaux, notre domaine, il est évoqué dans le cadre de la proto-industrie. Mais, à plusieurs reprises, il nous a été dit que l'on ne savait pas si les collections seraient utilisées. A aucun moment, il n'a été question de réfléchir à ce que pouvaient rechercher les éventuels visiteurs, les touristes potentiels. Il y aurait, tout de même une place pour un "musée de l'aventure industrielle". "Aventure", donc liée au hasard, un terme bien peu respectueux pour ces grands patrons qui ont créé des dizaines de milliers d'emplois : nous aurions préféré le mot "épopée". Et puis, une fois de plus, le contenu du musée reste inconnu. Par contre, et suivant les "demandes" des décideurs, une place importante devrait être faite aux industries actuelles dans le cadre d'un show-room, d'où le nom de "Cité du patrimoine industriel". Bien sûr, on peut considérer qu'il s'agit là d'un patrimoine. Ce n'est pas vraiment celui que l'on imaginait. En fait, tout le problème se situe à ce niveau. Le musée et, donc, le patrimoine matériel ancien ne sont qu'anecdotiques. Le but principal est avant tout économique avec une promotion des industries actuelles. Cela explique sans doute le flou dans lequel nous nous trouvons, nous, les associations, mais aussi les personnes en charge d'élaborer la nouvelle structure à partir d'avis tranchés de politiques, d'administratifs… Quelle est leur compétence en ce domaine ? A ce sujet, nous regrettons que les élus impliqués dans ce projet par leur délégation ne se soient jamais prononcés, à titre personnel.

De très nombreuses autres questions sont encore à régler : entre autres, le financement du projet (les premières données font penser que les sommes à dépenser seront très importantes et que le projet n'est pas près d'aboutir), la gestion de l'établissement.

Nous avons pensé à un financement participatif : un procédé des nouvelles générations que nous n'avons pas utilisé. Nous nous sommes orientés vers le mécénat. Nous avions eu des espoirs d'instances semi-privées enthousiastes. Le projet était "génial,… une telle collection". Un premier verdict est tombé en ce début de mois d'août 2021 : "Remarques et objections sont … la ville, le lieu d’expo  … aucun attrait". Dur à lire compte-tenu de tout ce que nous avons pu faire, compte-tenu, aussi, de l'intérêt qu'ont montré les visiteurs dans nos expositions. Qu'en résulte-t-il aujourd'hui ? Un sentiment d'amertume, un gaspillage énorme, la constatation que les intérêts ne sont pas les mêmes pour tous : d'un côté, l'intérêt pour notre passé, notre patrimoine historique, de l'autre l'attrait du patrimoine financier…

Aujourd'hui, nous ne sommes guère optimistes. Le temps qui passe, l'indécision, le projet totalement aventureux qui nous est proposé… font que nous devrons nous résoudre à prendre une décision définitive dans les mois à venir, sans doute lors de la proposition finale de la muséologue. Ce sera donc, sauf retard, en décembre prochain. Une assemblée générale extraordinaire sera nécessaire soit pour interrompre toute activité et dissoudre l'association, soit pour désigner un nouveau responsable, plus jeune. Dans le premier cas, il nous faudra nous défaire de nos collections. Celle de l'association sera proposée à des musées existants ; celle de notre ami décédé sera rendue à ses héritiers. Quant à celle que nous détenons personnellement, elle fera l'objet d'une vente privée ou aux enchères.

Pendant quelques temps, nous poursuivrons la rédaction d'articles pour notre site. Certains internautes nous ont fait l'honneur de déclarer ce site comme une référence. Dès le moment où nous en arrêterons l'évolution, nous savons que les internautes se renseigneront ailleurs et que la fréquentation diminuera jusqu'à s'éteindre complètement. Nous aurons eu au moins la satisfaction d'avoir reçu la visite d'internautes de 70 pays en 2020, un chiffre dont peu d'associations, voire même de musées ligériens, puissent s'enorgueillir. 

Triste fin, peut-être. Nous retenons tout de même le plaisir d'avoir su réunir pendant 21 ans des personnes venant de tous horizons, diplômés ou non, patrons ou ouvriers, artisans, enseignants, employés de bureau, de banque, membres du corps sanitaire... Un éventail très large à l'image de nos collections. Nos expositions ont toujours eu un réel succès et nous ont valu des remarques élogieuses.

Attendons encore un peu. Nous communiquerons notre décision dans un "En bref" et une dernière "Actualité".

 

 

FIN

 

 

 

 

 

 

 

 

ACTUALITÉS 19

 

18 décembre 2020

 

 

Et si on parlait de "Patrimoine", ou même de "Politique Patrimoine" dans notre beau département de la Loire.

Nous ne parlerons pas de la région de Roanne, en particulier de Charlieu et des villages environnants. Proche de la Bourgogne, cette partie de notre département a la chance de posséder de magnifiques monuments qui ont été conservés, entretenus, valorisés, et qui sont à la base d'un tourisme florissant et rémunérateur, très apprécié par les commerçants.  

Etant citoyens de base, jamais élus, nous ne pouvons pas tout savoir. Sans doute y-a-t-il eu des séances d'information entre élus, parfois avec des conseillers avertis, avant de prendre des décisions ou… de ne pas en prendre. Il s'en passe encore et il s'en passera toujours… Nous ne pouvons donc faire qu'un constat à partir de documents qu'élus et administrations veulent bien transmettre aux associations ou à la population, via des magazines territoriaux, des articles de presse ou, de façon plus moderne, plus rapide et moins coûteuse, les réseaux sociaux. Bien sûr, nous n'avons pas l'expérience de nos dirigeants. A l'évidence, le pouvoir permet d'appréhender des sujets jusque-là à peine abordés, voire écartés de ses propres réflexions ou de ses projets.

Depuis longtemps, nous pensons que le grand public ne peut s'intéresser à son patrimoine que si on lui en parle, même si des problèmes beaucoup plus importants entravent sa vie de tous les jours : c'est le cas avec notre crise sanitaire actuelle. Et pourtant, n'est-ce pas là, aussi, le moyen de se sortir de cette morosité ambiante bien légitime. Il n'est qu'à voir le succès des émissions de nos historiens du moment : Stéphane Bern, avec son émission "Secrets d'histoire" sur France 3 et Franck Ferrand, sur  Radio Classique. Le succès est tel que ces récits ont été publiés en DVD ou en livres, futurs cadeaux de Noël, sans compter les replays possibles.

Ouvrons une parenthèse. A côté de cette Histoire Nationale, l'histoire locale attire nombre de nos concitoyens. Des sociétés savantes se sont développées dans de très nombreuses villes pour en retracer l'histoire. C'est le cas à Firminy, Rive-de-Gier, Saint-Chamond, Saint-Etienne, pour ne citer que les quatre plus grandes villes de notre Loire-sud, mais des villes moins importantes, voire des villages, ont aussi des associations, des historiens… A Saint-Chamond, l'association CHAM rencontre ainsi un franc succès en organisant des conférences mensuelles, malheureusement ajournées pour l'instant à cause de la crise sanitaire. A noter aussi que, pour répondre à la demande croissante des adhérents de cette association, la mairie a mis les moyens nécessaires pour un accueil plus confortable avec la mise à disposition de la plus grande salle de spectacle de Saint-Chamond. Les conférences durent de 20h à 22h30. Le public concerné vit essentiellement dans notre vallée. Même si cela ne développe ni le tourisme, ni l'activité des commerçants, il s'agit là d'un travail remarquable de mémoire et de vulgarisation.

Dans cet exemple, on voit le résultat d'une coopération étroite entre la mairie et une association. Il en existe d'autres, plus ponctuelles, au moment des Journées Européennes du Patrimoine, par exemple. Pour notre association, l'ouverture de nos locaux au public serait une énorme avancée et autoriserait la poursuite de nos activités pour quelques années.

Refermons la parenthèse et voyons comment nos collectivités territoriales montrent l'importance de ce patrimoine. A vrai dire, la lecture attentive de leurs magazines est assez, pour ne pas dire dans certains cas, très décevante. Est-ce la même chose sur tout le territoire français ? Sommes-nous devant une exception ? Encore une fois, nous ne faisons qu'un constat à partir des documents que chaque foyer a reçus. Les articles développés ci-dessous (au moins une page comportant photo et texte) sont soulignés ; les autres ne font que quelques lignes.

 

Au niveau du département.

Le Conseil départemental est en charge du patrimoine et du tourisme : "Le conseil départemental assure la valorisation et la sauvegarde du patrimoine. Il gère ainsi les archives et bibliothèques départementales ainsi que les musées départementaux. Il apporte également son soutien à la vie culturelle, notamment en milieu scolaire". C'est, sans doute à ce niveau que les mots "tourisme et patrimoine", indissociables à notre avis, se rencontrent le plus souvent, écrits ou sous-entendus.

- Loire Magazine n° 136 07-08/2019 : tourisme équestre ; fourme de Montbrison ; le Pilat à trottinette ; Patrimoine des Beaux jours = animations estivales sur 4 sites, tous en Loire-nord.

- Loire Magazine n° 137 09-10/2019 : les archives départementales ; destination Villerest (près de Roanne) ; Journées Européennes du Patrimoine (JEP) : 100 % Loire-nord).

- Loire Magazine n° 138 11-12/2019 : 2 articles sur le sport (tourisme) ; JEP (1 photo sur 2 pages pour Loire-nord) ; L'esprit le Corbusier (Loire-sud : Firminy).

- Loire Magazine n° 141 05-06/2020 : Bâtie d'Urfé (Loire-centre) ; château d'Essalois ; sites clunisiens de la Loire (Loire-nord) ; château de Montrond-les-Bains (Loire-centre) ; confinement : tout un art (Loire-nord) ; visite virtuelle du Musée d'Art Moderne et Rochetaillée (Loire-sud).

- Loire Magazine n° 142 07-08/2020 : abbaye de Charlieu (Loire-nord) ; jardins de la Bâtie d'Urfé ; Saint-Victor sur Loire ; découverte de la ferme (Loire-nord) ; brochure sur les sites à visiter (excellente réalisation) ; la volerie (Loire-centre).

- Loire Magazine n° 143 09-10/2020 : évadez-vous ici (site) ; cyclisme dans la Loire ; aire de camping-car ; Bâtie d'Urfé ; Saint-Galmier ; archives départementales ; château de la Roche (Loire-nord).

Nous n'avons pris que les 6 derniers numéros à notre disposition. On constate que le Conseil départemental évoque correctement  notre patrimoine et le tourisme qui en découle, même si le chiffre des visiteurs semble peu important : 340 000 par an, dont, tout de même, 45 % sur Loire-sud, soit 153000 (grâce au Zoo de Saint-Martin-la-Plaine, le site le plus visité de la Loire : 143000 en 2018 selon internet). Par contre, la partie nord du département est fortement privilégiée : sans doute du fait de la conservation des monuments construits à une époque lointaine, mis en valeur et, donc, présentant un attrait certain. Peut-être également une prise de conscience des élus locaux sur l'intérêt du patrimoine pour les finances locales. Ces monuments ont l'avantage d'être ouverts au public en permanence. Et Loire-sud ? Et les associations du Patrimoine du département (à notre avis, mais sans preuve, entre 80 et 100) ? Très peu de places en vérité, alors que, sans les associations, les JEP seraient bien pauvres. Dernier point pour lequel le Conseil départemental pourrait agir : l'information sur la voie rapide Lyon-Saint-Etienne. Sans multiplier les panneaux, ne serait-il pas judicieux d'informer les touristes au niveau des sorties correspondantes de l'existence du musée de la Forge, à Saint-Martin-la-Plaine et du musée des Tresses et Lacets, à La-Terrasse-sur-Dorlay. Ce sont deux petits musées par la taille, mais reflets de l'industrie locale du XIXe siècle, gérés et animés par des bénévoles. Cette demande n'est pas nouvelle : une vingtaine d'années !

 

Au niveau de Saint-Etienne-Métropole (SEM)

La fonction de cette collectivité, dans le domaine qui nous intéresse, est exprimée dans son site : "Saint-Étienne- Métropole œuvre au développement touristique, notamment pour l’accueil de grands congrès et séminaires d’entreprises sur l’agglomération". "Notamment", c'est-à-dire en particulier, surtout, spécialement…, mais pas "seulement" !

SÉM LE MAG ♯ 01 06/2018 : édito : "volonté de rayonnement et d'attractivité, propre à favoriser le développement économique et l'emploi" ; promotion du tourisme sur 3 lignes d'une demi-page : "La Métropole œuvre au développement touristique par l'intermédiaire de son office du tourisme, et agit pour accueillir de grands congrès et séminaires d'entreprises" !!! ; Chambœuf, village fleuri ; Au détour de la Chartreuse (Sainte Croix en Jarez).

SÉM LE MAG ♯ 02 10/2018 : Valoriser le Corbusier (Firminy) ; 5 M€ pour développer … le tourisme d'affaires ; Saint-Joseph (JEP) ; Saint-Paul-en Cornillon ; souscription Sainte-Croix-en-Jarez ; Sur les pas de Le Corbusier (Firminy)

SÉM LE MAG ♯ 03 02/2019 : Musée d'Art Moderne et Contemporain de SEM (MAMC+)

SÉM LE MAG ♯ 04 05/2019 : Saint-Etienne hors cadre (= Office du tourisme ?) ; pas un mot sur le tourisme et le patrimoine ; Château de Bouthéon.

SÉM LE MAG ♯ 05 09/2019 : travaux sur le MAMC+ ; diverses animations (tourisme) ; Saint-Victor-sur-Loire.

SÉM LE MAG ♯ 06 12/2019 : création du guide "Parcours" (à la découverte du patrimoine industriel) ; MAMC+ ; MAMC+ ; Le Chambon-Feugerolles/Cotatay.

SÉM LE MAG ♯ 07 09/2020 : MAMC+ ; à partir du 1er/07, SEM gère…le tourisme… à la place du département ; appli Saint-Etienne Balades ; Le Corbusier ; la promotion du tourisme : 4 lignes d'un tiers de page :"La Métropole œuvre au développement touristique par l'intermédiaire de son office du tourisme, et agit pour accueillir de grands congrès et séminaires d'entreprises" = copier/coller de 06/2018, avec quel résultat (pas d'information à ce sujet)? ; SEM gère les sites touristiques emblématiques comme le site Le Corbusier à Firminy ou la Chartreuse de la Grand'Croix, le MAMC+ ; 13e vice-président chargé du patrimoine et du tourisme ; Aqueduc romain du Gier.

 

Dans chacun de ses numéros, le magazine de SEM consacre donc deux pages à un site particulier de la métropole, site qui concerne bien le patrimoine et le tourisme pour tous. Une excellente manière de faire connaître aux ligériens leur patrimoine. Par contre, il semble que le tourisme dit industriel soit le grand favori, avec l'accueil de congrès ou de séminaires d'entreprises, l'attribution de 5 M€ pour son développement. Quid du tourisme lié au patrimoine architectural, économique… ? Y-a-t-il des projets ? Sur le plan muséal, il n'est question que du MAMC+ : les autres musées, de Saint-Etienne ou d'autres villes de SEM sont absents. Il ne serait pas inintéressant de connaître leur actualité dans le magazine qui est, théoriquement, transmis dans toutes les boîtes aux lettres de la métropole. A noter, tout de même, la parution de brochures disponibles dans les offices du tourisme, les musées, voire les locaux des associations ouverts au public : "Rendez-vous Saint-Etienne et sa Métropole" et "Parcours Saint-Etienne et sa Métropole". Deux belles initiatives mises à la disposition de tous ceux qui s'intéressent au passé et à l'actualité de notre métropole. D'autres réalisations concernant l'industrie textile, l'aqueduc romain du Gier… sont à l'initiative de SEM. Une question nous a toujours interpellés : l'Office du tourisme de Saint-Chamond qui dépend de SEM se trouve à l'Hôtel-Dieu ; il n'est signalé par aucun panneau (sauf mise en place récente !?), donc bien difficile à trouver pour les rares touristes, et ce, malgré nos demandes réitérées à plusieurs reprises. A notre avis, un rappel de l'existence de ces brochures dans le magazine ne serait pas inutile, et pas seulement au moment de leur parution. Cette documentation est le fruit d'un travail regroupant des services de SEM, des musées…, des associations. Car il y a bien des associations concernées par le patrimoine dans SEM. Pour preuve, cette collaboration étroite qui s'était établie entre l'Office du Tourisme de SEM et les associations, en 2017. Une responsable de l'Office, chargée de la valorisation touristique du patrimoine, avait rencontré de nombreuses associations, dont la nôtre, pour connaître leur projet. Il s'en était suivi la formation de groupes de travail. Un certain nombre de documents ont été établis en rapport avec l'histoire de la métropole. Ceux-ci devaient permettre l'établissement de fiches à distribuer aux restaurants, hôtels et à leurs clients…. Au départ de cette personne, le projet a été mis sous silence. Son successeur, chargé du passage de Saint-Etienne, ville d'Art et d'histoire, à SEM, Pays d'Art et d'Histoire, nous avait annoncé son passage dans toutes les associations concernées. Les membres d'ARCOMA attendent toujours cette rencontre. Les associations ont essayé d'agir ensemble et se sont regroupées en un collectif en 2016, "Lieux et Mémoires de nos vallées, entre Loire et Rhône". Début 2019, le collectif a proposé au comité de rédaction du magazine de publier un article qui présente les activités de la vingtaine d'associations concernées. Une façon pour nous de faire connaître le petit patrimoine local, de faire connaître nos associations et leurs activités, de trouver de nouveaux adhérents, en particulier de jeunes retraités cherchant à s'occuper. Cette aide nous a été refusée. En septembre de la même année, l'un des vice-présidents les mieux placés nous a proposé de faire publier ce document. Un an après, notre demande n'a toujours pas été retenue. Peut-être devrions-nous faire la demande au Conseil départemental qui est en charge du patrimoine ? Pour information, nous publions donc ce document en annexe, avec le flyer "financé par SEM". Depuis sa rédaction, il faut noter que les associations n'ont plus été convoquées par le Comité Consultatif du Patrimoine de SEM depuis mai 2018 et que "ATJ42", une association de Villars, n'existe plus (information de la mairie de Villars) : c'est la première, peut-être pas la dernière.

 

Au niveau de Saint-Chamond

Pour notre bonne ville de Saint-Chamond, nous aurions pu remonter à mai 2015. Cela aurait été fastidieux et disproportionné par rapport aux deux collectivités précédentes. Nous nous contenterons donc des 6 derniers numéros. Il va de soi que nous tombons mal, en pleine crise sanitaire. Dans les commentaires qui suivront, nous reviendrons, sur des numéros plus anciens pour des cas particuliers.

M, le magazine de Saint-Chamond n° 175 12/2019 : nouvelles désignations de rue (patrimoine et histoire locaux) ;  conférences de CHAM, de la MJC (annonces).

M, le magazine de Saint-Chamond n° 176 02/2020 : conférences de CHAM, de la MJC (annonces) ; ouverture d'une galerie d'art, la "Galerie du chat qui court".

M, le magazine de Saint-Chamond n° 177 06/2020 : présentation du nouveau Conseil municipal : 3 élus dont une adjointe délégués au tourisme et au patrimoine.

M, le magazine de Saint-Chamond n° 178 08/2020 : édito : "visites patrimoniales" ; église Notre-Dame dévoilée ; conférences de la MJC (annonces) ; Journées Européennes du Patrimoine (évocation du programme, de la création de la Cité de la mémoire industrielle, avec une certaine réserve) ; budget 2020 : ?

M, le magazine de Saint-Chamond n° 179 10/2020 : JEP : 1 photographie et 4,5 lignes d'une demi-page (disproportion avec l'effort des associations) ; conférences de la MJC (annonces) ; nouveaux ouvrages sur le patrimoine saint-chamonais réalisés par des associations.

M, le magazine de Saint-Chamond n° 180 12/2020 : édito : "développer l'attractivité de notre ville" ; visite de Mme la Préfète : aucune allusion à la zone dite "inondable du CAAI" malgré les travaux effectués (voir notre article "Activités 18") ; attractivité de Saint-Chamond : le mot "tourisme" n'est pas prononcé dans le texte, on ne le trouve que dans "Partenariat à l'échelle métropolitaine avec SEM, l'Office du Tourisme de SEM".

Le constat est évident. Le patrimoine historique, architectural, artisanal, industriel … de notre ville n'est pas une priorité. Avant d'aller plus loin, nous pensons qu'il est important de signaler que des efforts ont été réalisés par la municipalité précédente, entre 2014 et 2020. Nous espérons que le nouveau Conseil municipal, issu de la même majorité, poursuivra son action. Notons, tout particulièrement, la fin des travaux interminables sur l'église Notre-Dame, la restauration du magnifique plafond renaissance de l'église Saint-Pierre, la mise en place de panneaux explicatifs devant les principaux monuments, la réalisation en collaboration avec l'Office du Tourisme de SEM d'un flyer pour la visite de la ville, l'organisation de visites de la ville durant l'été… Pour ARCOMA, c'est aussi l'obtention d'un local en décembre 2016 pour stocker et rénover le matériel, un local que nous espérions depuis plus de 10 ans. C'est certainement la première fois qu'une équipe municipale fait autant pour le patrimoine depuis 70  ans ! On ne peut, bien sûr que s'en réjouir quand on pense à tout ce que les mandatures précédentes ont modifié ou détruit. Peut-être, un jour, en ferons-nous la liste.

Que pouvons-nous conclure ?

Les administrés de Saint-Chamond reçoivent bien peu d'informations sur leur patrimoine. Lors de nos assemblées générales de 2018 et 2019, nous avions demandé à l'élue responsable du patrimoine et du tourisme de publier dans chaque numéro du magazine l'actualité des associations attachées au patrimoine de notre ville. Une façon de faire connaître ce patrimoine, éventuellement de renouveler les adhérents qui ne cessent de vieillir (c'est ce que l'on souhaite à tous) ou de mourir (3 dans notre association, cette année). Il n'en a rien été. Pourquoi ?

Le compte-rendu des JEP est quasiment inexistant. Pour ARCOMA, c'est le déplacement obligé de 2 à 3 tonnes de matériel. Si 1 tonne de plume ou de plomb, c'est la même chose, 1 tonne pour 1 homme de 70 ans, c'est beaucoup plus lourd que pour un homme de 30 ans ! Le local mis à notre disposition ne répond pas aux normes ERP pour cause d'ancienneté et de zone inondable (voir notre article "Actualités 18" consulté par plus de 400 internautes) ; il nous faut donc déplacer nos expositions.

Les deux nouveaux mots apparus depuis 2018, date à laquelle Saint-Chamond est devenue la deuxième ville de la Loire, sont "rayonnement" et "attractivité". En remontant légèrement dans le temps, en janvier 2019, n° 169, on peut lire dans le "mot du maire" : "Ce rang qui est désormais le nôtre, cette reconnaissance qui est aujourd'hui acquise, nous devons les faire savoir à nos habitants, mais également au-delà de notre territoire". Nous souscrivons bien évidemment à cette affirmation. Deux élus le confirment en citant 4 bâtiments classés ou inscrits aux monuments historiques : un seul peut être visité en permanence, l'église Saint-Pierre, les autres sont le siège d'activités diverses (mairie, restaurant). Une remarque sur l'Hôtel-Dieu du XVIIe siècle : ce bâtiment a fait l'objet de travaux à la demande du successeur de M. Antoine Pinay. De nombreuses salles sont devenues salles de réunions pour différentes instances administratives ou syndicales. L'une d'entre elles a été transformée en salle de spectacle. La magnifique barrière en fer forgé qui longeait l'escalier a été remplacée par une structure moderne (!?). Quant aux pots de la pharmacie, ils ont été heureusement mis à l'abri, mais ne peuvent être admirés par la population, contrairement à ce qui s'est passé à Charlieu, ou mieux, aux Hospices de Beaune… Pourquoi ne pourrait-on pas profiter de ce patrimoine qui appartient aux saint-chamonais ? Le tourisme rapporte : la France en est un merveilleux exemple. Il crée des emplois, il fait marcher des commerces. De deux choses, l'une, ou nous n'avons pas de patrimoine, ou nos élus n'ont pas compris. Et pourtant, notre maire déclare que sa fonction est celle d'un "développeur" : on ne peut qu'acquiescer, soutenir et applaudir. Le champ d'action est-il limité ?

Pourtant ce patrimoine semblait avoir de l'importance pour les candidats élus en 2008 et 2014, qui tous les deux avaient dans leur programme l'ouverture d'un musée. Le premier n'a rien fait en ce sens ; le deuxième a convoqué les associations et les administratifs concernés en fin de mandat, 5 mois avant les élections suivantes pour présenter un projet de musée : plus de 11 années d'espoir perdues. Nous nous souvenons de la remarque de l'un de nos amis sur Facebook qui se réjouissait de la construction d'un deuxième palais omnisports dans notre ville au bout de 10 ans d'attente. La première demande d'ouverture d'un musée dans notre ville date de… 1944. 76 ans ! Elle était le fait d'un historien local, François Gonon. A noter qu' à la présentation du budget 2019, "un budget pour transformer Saint-Chamond", une enveloppe de 50 000 € était prévue pour une "étude projet salle d'expo dans l'ancienne chapelle hôtel-Dieu" (sic). Nous n'avons pas eu d'information sur cette étude qui concerne un bâtiment dont la surface est inférieure à 200 m2. Au cours du Conseil municipal du 30 novembre dernier, retransmis sur internet (bonne initiative), nous avons noté que, dans le débat d'orientation budgétaire 2021, était prévu une "étude pour le bâtiment de la mémoire industrielle" (voir plus bas, à propos du musée).

Si nous réalisons cet article ce 18 décembre, c'est pour marquer l'anniversaire de notre première rencontre avec les élus et l'administration à propos de la réalisation d'un musée, et faire le point sur l'avancée du projet. C'est, en effet, le 18 décembre 2019 que nous avons été convoqués par Monsieur le Maire pour découvrir le cahier des charges établi, a priori, par des élus et des membres de l'administration de la ville, de SEM. Un travail qui semble avoir débuté dès le mois de juillet précédent, peut-être même avant (nous n'avons pas eu cette précision). Le local est choisi. Le thème, également : l'histoire industrielle de notre ville ou de notre vallée. Est-ce bien porteur pour tous les membres d'une famille ? Tout comme le titre : "Cité de la mémoire industrielle". Qui dit "mémoire" évoque le passé. Il ne serait pas inintéressant d'évoquer aussi le présent et le futur. L'ouverture est prévue dans 5 ou 6 ans !

Le 29 janvier, se tient la deuxième réunion. Le diaporama est présenté, à nouveau, avec quelques nouvelles diapositives : cette répétition pour les personnes qui étaient absentes le 18 décembre. Sont désignés, ce jour-là, les membres du comité de pilotage (COPIL), essentiellement des représentants des associations concernées et de l'administration. Un pilote du Comité scientifique et culturel doit être désigné. Pour cela, il est nécessaire d'établir un dossier rentrant dans le cadre de la procédure des marchés publics. Il devrait être prêt en juin.

Le 11 mars, nous sommes conviés à la visite de deux musées consacrés à l'industrie, en Ardèche. En fait, il ne s'agit pas de musées, mais de "Centres de Culture Scientifique, Technique et Industrielle" faisant partie d'un réseau national. Des structures intéressantes, déroutantes, mais poétiques et vraiment à découvrir pour l'une d'elles. Par contre, l'histoire de l'industrie de la ville n'est évoquée que par des panneaux à lire ou, mieux, quelques animations en relation avec cette industrie passée. Au retour de ce petit voyage fort sympathique par ailleurs, nous apprenons que le dossier pour le pilote est prêt, qu'il ne manque que la signature des élus. Petite parenthèse : deux mots sur le deuxième CCSTI : il s'agit de "L'école du vent", situé dans un petit village de quelques dizaines d'habitants, Saint-Clément, au-dessus d'Yssingeaux. Malgré un cadre magnifique, ce village mourait. Le conseil municipal et une association locale décidèrent d'agir : achat et restauration d'une vieille ferme, mise en place d'objets hétéroclites fabriqués à partir de matériaux recyclés. Une merveille d'imagination ! Cette année, la municipalité envisage de créer une auberge pour accueillir les nombreux visiteurs : une manne financière à venir. Un conseil : allez-y avec votre famille dès que cela sera de nouveau possible. Fermons la parenthèse.

Le 24 juin, un diaporama beaucoup plus détaillé sur toutes les phases de la construction du musée, tant sur le plan matériel qu'intellectuel, nous est présenté.

En l'absence de nouvelles (vacances, crise sanitaire…?), nous contactons par téléphone la responsable administrative, le 4 novembre. Le pilote du Comité scientifique et culturel aurait été désigné une quinzaine de jours au préalable, mais n'aurait, peut-être, pas encore été prévenu. Conditionnel, incertitude.

Le 13 novembre, relation de cause à effet (?), nous recevons un mail nous donnant des nouvelles du projet : compte-rendu de la réunion du 24 juin, nom du pilote. Celui-ci, dont la mission doit durer un an, nous contactera prochainement (sic) par téléphone, du fait de la crise sanitaire. Pas de précision sur le début de cette mission.

 

     
                  Novaciéries   -   Halle 39  Emplacement de la future Cité de la mémoire industrielle  

 

Que penser de tout cela ? Les déclarations d'un élu ne font pas vraiment preuve d'un grand optimisme. A propos des JEP 2020 et des 50 animations qui sont prévues, il déclare : "Cela permet aussi de montrer l'importance que revêt la préservation du patrimoine pour la municipalité. Un intérêt qui se matérialisera, je l'espère, par la création d'une cité de la mémoire industrielle sur Novacieries. Un projet d'envergure sur lequel nous allons travailler". A priori, cette matérialisation n'est qu'un espoir. Quant à ce "nous allons", qui nous projette vers le futur, il met sous silence ce qui a été fait depuis un an : "sur lequel nous travaillons" nous aurait paru plus judicieux.

Le 6 décembre dernier, une correspondante du journal "Le Progrès" a eu la gentillesse de réaliser un article sur notre association. Dans son droit de réponse légitime, ce même élu déclare à propos du local : "On est parti sur le hall 39, mais rien n'est défini pour l'instant". Il subsiste donc beaucoup d'inconnues. Le nom même de cet "établissement" semble ne pas être définitif.

 

Pour terminer cet exposé qui ne se veut qu'informatif et, peut-être, source de réflexions, nous donnons la parole au Conseil de Développement de SEM. Composé aujourd'hui de 139 membres, il représente la société civile organisée de l'agglomération stéphanoise. Il est consulté sur l’élaboration du Projet de territoire, sur les documents de prospective et de planification résultant de ce projet, ainsi que sur la conception et l’évaluation des politiques locales de promotion du développement durable du périmètre de l’intercommunalité.
Il peut donner son avis ou être consulté sur toute question relative à ce périmètre. Il peut également s'auto-saisir de toutes les thématiques qu'il lui semblerait nécessaire d'approfondir, dans les conditions précisées dans le règlement intérieur. Il n'a aucun pouvoir décisionnel. Par contre, l'implication et l'expérience active de ses membres dans l'économie du pays sont une preuve de sa compétence et de la qualité de ses orientations.

Le 6 octobre 2015, une rencontre-débat a réuni ce conseil, des élus métropolitains et locaux, des chefs d’entreprises, des organisations professionnelles, des associations … sur le thème : "Le Gier demain, stratégie de reconversion pour un territoire en devenir". Une table ronde a porté sur les thèmes  "Cadre de vie, gouvernance, appropriation citoyenne". En voici le communiqué final :

… Autant pour améliorer le quotidien des habitants que pour favoriser l’attractivité du territoire. Cinq éléments constitutifs de ce « projet de territoire », enjeux autant que conditions du renouveau, ont été identifiés par les Conseils de développement :

  1.  Développer un axe « agriculture » dans le projet de revitalisation de la Vallée du Gier.
  2.  Reconquérir la rivière, en prenant la mesure des risques comme des opportunités.
  3.  Améliorer la mobilité sans accentuer le risque de dualisation territoriale.
  4.   Engager une démarche coordonnée de requalification des espaces urbains et de l’habitat.
  5. Faire du patrimoine un vecteur d’identité de la Vallée du Gier et un atout touristique à valoriser. Le projet défendu par la CMCD nécessite un portage politique fort et une gouvernance partenariale. Il nécessite une réelle appropriation citoyenne, dimension incontournable du projet de reconversion pour la Vallée du Gier. La prise en compte de la mémoire, des initiatives, des attentes des citoyens et des associations sera un facteur clé de sa réussite.

 

Comme le disent nos amis italiens "Chi va piano, va sano e va lontano". C'est sûrement vrai. Le "lontano" nous inquiète tout de même : l'âge moyen des adhérents responsables de nos associations augmente logiquement (et tant mieux pour eux). Nous avions fait cette remarque le 18 décembre, ce qui nous a valu quelques réflexions amusées : durant cette année, 3 de nos adhérents sont décédés. Alors, comme l'on dit certains, recevrons-nous une invitation à l'inauguration de ce musée à titre posthume …?

 

Nous terminons là ce nouvel article n° 19 sur nos actualités. Nous nous sommes contentés de faire un constat. Nous avons souhaité montrer l'importance que pourrait revêtir la publication d'articles dans les magazines territoriaux : c'est de l'information de la population qu'a pu être créé ce magnifique musée sur les instruments de mesure, à la Talaudière, près de notre Pays-du-Gier. Il vous est possible de réagir soit dans les commentaires de Facebook, de façon constructive, soit en nous écrivant un mail à Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.. Nous vous répondrons et, éventuellement, nous ferons un copier/coller sur notre site.

 

N'oubliez pas de regarder notre annexe ci-dessous sur notre collectif "Lieux et mémoires de nos vallées, entre Loire et Rhône". Si vous êtes disponibles et habitez en Loire-sud, peut-être pourrez-vous rejoindre l'une des associations que nous vous présentons pour donner de votre temps et apporter de nouvelles idées.

 

 

 

ANNEXE

Lieux et mémoires de nos vallées, entre Loire et Rhône

 

 

   

 

   

                                                                       

   

 

 

   

 

   

 

 

 

FIN

 

 

 

 

                                      

 

 

 

 

 

 

ACTUALITÉS 18

 

2 octobre 2020

 

 

Est-ce la Covid ? Est-ce la lassitude du temps qui passe et ne voit rien changer pour A.R.C.O.M.A. dont l'avenir est de plus en plus incertain ? Vingt ans d'activités, de recherches, de rencontres : "Tout ça pour ça". L'âge avance et le feu sacré diminue. L'ambiance n'est pas au beau fixe. Ce phénomène n'est pas propre à notre association. Nous le retrouvons dans de nombreux domaines, chez les retraités comme chez les actifs. Pour l'instant, il vrai que ce n'est plus comme avant. La faute à la crise sanitaire, très certainement. Mais pas seulement : décisions ou absence de décisions politiques, administratives, commentaires journalistiques de moins en moins crédibles, et de plus en plus de problèmes sociétaux insolubles…

Restons tout de même positifs. Nous exerçons toujours notre passe-temps "encore favori". Les Journées Européennes du Patrimoine ont mobilisé une grande partie des actifs de notre association avant, pendant et, espérons-le, après (il faut tout ranger). 157 personnes nous ont rendu visite. Un score correct compte-tenu de la vogue et de la Covid, mais qui ne reflète en rien le travail qu'il a fallu accomplir au cours des cinq mois précédents (environ 500 heures). Notre petit musée doit être réaménagé. Le manque de place est évident, mais nous devons faire mieux. Peut-être aurons-nous un jour le droit d'accueillir du public. Concrètement, cela nous parait possible ; légalement, cela ne l'est pas !

A ce sujet, une étude des lieux et des textes est d'ailleurs intéressante. Deux points sont mis en avant pour interdire l'accès à des visiteurs : l'ancienneté et sa situation en zone inondable.

Notre local est situé dans un bâtiment de la fin du XIXe siècle, les anciennes teintureries Gillet. Sa façade et ses toitures sont inscrites au titre des Monuments historiques depuis 1995. Certain(e)s  disent de celui-ci qu'il est vétuste et dangereux. Vraisemblablement (bien sûr, nous ne sommes pas des experts), il sera encore debout quand nous serons couchés définitivement ou en cendres depuis longtemps. La partie en tuiles des toits en shed a été refaite en grande partie, sinon en totalité (d'après l'artisan qui en a eu la charge). Par temps de pluie, l'eau peut passer par les toits en verre : cela ne va pas très loin et pour l'instant n'a provoqué aucun dommage sur notre matériel. A noter que ce bâtiment, dans sa partie inférieure, est divisé en halles qui font l'objet d'une location à des entreprises. Si celles-ci ne reçoivent pas de public ou de clients, il n'en reste pas moins que les risques humains pour l'ensemble de leur personnel n'est pas moins important que pour nous. La loi est, en fait, différente pour une association ou une entreprise. Autres constats concernant notre local : d'une part, il dispose de deux accès opposés, l'un donnant sur un chemin longeant le Gier, l'autre donnant dans une allée couverte, d'autre part les toits en shed permettent d'avoir une lumière naturelle, ce qui veut dire que les disjoncteurs électriques peuvent être relevés. Enfin, dans sa partie supérieure, tout aussi ancienne, siège une association qui fait régulièrement visiter ses collections.
Notre local est dans une zone dite inondable... qui, a priori, n'a pas été inondée de mémoire d'homme. Le "Plan de Prévention des Risques Prévisibles Naturels inondations du Bassin du Gier et de ses affluents" (PPRNPi http://www.loire.gouv.fr/le-plan-de-prevention-des-risques-naturels-a6268.html) a été approuvé par décret préfectoral le 8 novembre 2017. Dans sa série impressionnante de "VU" qui précède l'arrêté lui-même, on peut noter deux "abstentions" :

- Vu les avis réputés favorables, en l'absence de réponse du conseil municipal à la consultation dans un délai de deux mois, des conseils municipaux de… Saint-Chamond…

- Vu les avis réputés favorables, en l'absence de réponse du conseil municipal à la consultation dans un délai de deux mois, du Conseil départemental de la Loire, …, du Service Départemental d'Incendie et de Secours de la Loire…

Une autre façon de dire : "Qui ne dit mot consent".

Cet arrêté fait suite à un autre arrêté du 9 novembre 2009 prescrivant l'établissement de ce plan.

Nous reprenons ici quelques paragraphes significatifs du dossier approuvé.

La procédure menée pour l'élaboration du PPRNPi du Gier et de ses affluents a nécessité la réalisation des études hydrologique et hydraulique, des cartes d'aléas, des cartes d'enjeux, et des autres cartographies (informatives, hauteurs, vitesses, érosion), de 2008 à 2014.

Des études de ruissellement urbain particulières ont été réalisées sur les communes de Saint-Chamond, Rive de Gier et Givors en 2012.

Enfin en 2014, la Communauté Urbaine de Saint-Etienne Métropole, poursuivant sa démarche de réduction de vulnérabilité aux inondations dans le cadre du contrat de rivières, a fait réaliser sur la commune de Saint-Chamond des travaux permettant de réduire l’impact des inondations en cas de crue sur le secteur de Moulin Combat [donc à l'amont de notre local], à l’amont de la confluence du Gier avec le Janon.

…Modification des documents graphiques et des zonages pour prendre en compte un changement de circonstances de fait : ce changement dans les circonstances de fait peut par exemple résulter d’une nouvelle étude ponctuelle de nature à remettre en cause le classement d’une partie du territoire couvert par le PPRN, suite à une erreur de relevés topographiques ou pour prendre en compte le comblement d’une cavité souterraine, par exemple. Il convient de souligner que dans tous les cas, la zone concernée par la modification doit être limitée au regard du périmètre du PPRN, afin de ne pas porter atteinte à l’économie générale du plan. Cette procédure simple, sans enquête publique et avec modification du plan concerné, est rapide.

Les données hydrométriques du Gier sont connues grâce à 3 stations limnimétriques implantées à Saint-Chamond (station arrêtée en 1992), à l'aval de Rive de Gier et à l'amont de Givors. L'étude hydrologique réalisée par SOGREAH en 2009 est fondée sur une méthode composée d'une analyse régionale de la pluviométrie journalière et d'une relation probabiliste pluie-débit. Les données de la station de Saint-Chamond n'ont pas été exploitées dans la mesure où leur nombre est insuffisant et les crues de 2003 et 2008 n'ont pas été enregistrées.

PLU approuvé à St Chamond en 2013.

Risques et historique des crues : l'historique s'étend de 1684 à 2014. Si les villes de Rive-de-Gier et de Givors sont impactées très souvent, cela ne semble pas être le cas de Saint-Chamond qui n'est pas citée une seule fois dans le texte.

La création de la zone rouge centre urbain sur la commune de Rive de Gier et un secteur du centre-ville de Saint-Chamond permet notamment la reconstruction partielle, qui est admise pour pouvoir laisser la possibilité de réaliser des opérations de renouvellement urbain lorsqu’elles comprennent des prescriptions de non-vulnérabilité.

Pourquoi interdire l’extension de l’urbanisation en zone inondable ? Pour ne pas augmenter la population et les biens soumis aux inondations mais aussi pour permettre à la crue de stocker des volumes d’eau dans des secteurs non aménagés ou peu urbanisés. Ces secteurs jouent un rôle déterminant en réduisant momentanément le débit en aval et en allongeant la durée de l’écoulement. « Les Communes d’en dessous » recevront la crue moins vite et avec un débit moindre. Pour autant ces zones peuvent avoir une autre destination que l’urbanisation : sport, tourisme, loisirs.

Les prescriptions ont été élaborées en fonction de la crue centennale modélisée par l’étude. Ces prescriptions ne constituent pas une garantie absolue contre les dommages liés aux inondations, en particulier en cas de crue supérieure [Une autre façon d'ouvrir le parapluie : c'est le cas de le dire].

Le PPRNPi peut être révisé ultérieurement sur la base d'une évolution de la connaissance ou du contexte, dans des formes réglementairement prévues.

Nous aurions voulu consulter les 2 cartes de zonage de Saint-Chamond : en vain. Le fichier ne s'ouvre pas complètement. La partie visible dit seulement que le fichier peut ne pas s'ouvrir ! Par contre, il n'est pas signalé que ce fichier peut bloquer votre ordinateur : cela nous est arrivé 3 fois.

Les extraits cités plus haut montrent qu'il est possible de faire évoluer  le PPRNPi, ne serait-ce qu'en mettant en avant les travaux effectués et le fait qu'il s'agit d'une activité de loisirs.

Pour compléter le dossier, il convient donc d'évoquer les travaux qui ont été effectués en 2018 - 2019 sur le parcours du Gier (après ceux de 2014 signalés plus haut), pour un montant total de près de 9 millions d'euros. Les premiers, à Saint-Chamond, au niveau et en aval du bâtiment que nous occupons, avec un élargissement du lit du Gier : "L'opération a permis de supprimer les débordements du Gier jusqu'à la crue centennale"; les deuxièmes en aval, entre Saint-Chamond et Rive-de-Gier, au niveau de la levée de la Platière : "L'objectif principal de l'opération est ainsi de niveler le parc, pour en faire un champ d'expansion des eaux lors des crues". Ces deux précisions sur l'action attendue des travaux sont données dans la revue de Saint-Etienne Métropole n°6 de décembre 2019. Dans ce même magazine, on peut lire "Entre la période 1964 – 1994, et la période 1995 – 2018, le volume d'eau annuel du versant a diminué de 25 %. Ce qui était une année sèche il y a 25 ans est une année normale aujourd'hui". Bien sûr, cela ne signifie pas que le niveau de l'eau est de plus en plus bas. Des pics de niveau d'eau sont toujours possibles. On vient de le voir dans les Alpes-Maritimes avec cette catastrophe dans la vallée de la Vésubie. La météo nationale avait mis ce département en zone rouge ; l'avertissement n'a pas suffi…

De notre côté, il nous semble évident que notre présence et celle d'un public dans ces locaux pourraient se révéler sans danger si elles sont limitées à des périodes de sécheresse ou d'un niveau défini du Gier, tout risque pluviométrique important interdisant l'accès, par sécurité. Au mois de juillet dernier, un orage très violent s'est abattu sur Saint-Chamond. Le quartier de notre local n'a pas été impacté. Il n'en a pas été de même d'une rue très fréquentée de notre ville, comme le montre cette photographie prise sous le pont du chemin de fer, en un point où se retrouvent les eaux de ruissellement de la voie ferrée (on voit les chutes d'eau qui en proviennent) et de quatre avenues en forte pente desservant les 3 établissements scolaires les plus importants de notre ville. Faut-il interdire l'accès à cette voie ?

 

   

 

Dernière remarque, notre local, de nombreuses habitations et des entreprises se trouvent en aval de deux barrages situés à environ 2 – 3 km. Les murs de ceux-ci font évidemment l'objet de contrôles permanents et leurs structures sont sans doute parfaitement adaptées à la composition géologique du lieu. Mais les plus anciens d'entre nous se souviennent sûrement du barrage de Malpasset, à Fréjus…

Que conclure ? Ce n'est pas à nous de décider. Nous n'en avons ni les compétences, ni l'autorité. Simplement, nous pensons que nos élus de Saint-Chamond, de Saint-Etienne-Métropole, voire notre préfète, pourraient demander une révision de ce PPRNPi après les travaux qui ont été réalisés et qui sont susceptibles de modifier la donne. Le réchauffement climatique montre aussi la diminution du débit moyen de nos rivières sans que l'on puisse exclure des pics de niveau. Le risque "zéro" n'existe pas, une expression souvent utilisée par nos politiques (encore un parapluie) Pour autant, faut-il bloquer une situation à cause d'un rapport incomplet sur notre ville et qui devrait évoluer avec les conditions climatiques ? Il va de soi que, pour nous, ce serait un moyen d'avoir pignon sur rue, d'être davantage connus (au cours des JEP, nous avons constaté qu'un visiteur sur dix avait entendu parler d'ARCOMA alors que notre association existe depuis 20 ans et a réalisé localement plus de 40 expositions), d'attirer éventuellement des adhérents plus jeunes qui prendraient le relais et apporteraient de nouvelles idées. A suivre !?

 

Autre actualité : la réalisation d'un musée à Saint-Chamond. Nous ne constatons aucune avancée. La dernière réunion date du 24 juin. Depuis, c'est le silence total. Nous ne savons toujours pas ce qui sera exposé, quelle sera la participation des associations concernées. Bien sûr, la crise sanitaire n'arrange rien, mais elle est loin de tout expliquer. Nous sommes très pessimistes. L'élu responsable du patrimoine historique et industriel n'est d'ailleurs guère encourageant. Dans le dernier magazine de la ville, il déclare "…Cela permet aussi de montrer l'importance que revêt la préservation du patrimoine pour la municipalité. Un intérêt qui se matérialisera, je l'espère, par la création d'une Cité de la mémoire industrielle".

 

Dernier point, le site. Après une nette augmentation durant le confinement, le nombre de visiteurs a chuté à partir du mois de mai. Il revient à ses chiffres antérieurs depuis le début du mois de septembre, soit autour de 110 par jour. Plus étonnante est l'origine des internautes : 66 pays identifiés, au minimum 3 autres pays non identifiés par notre logiciel (langue inconnue, anglais, espagnol) et 3 territoires français d'Outre-mer. Cela confirme une fois de plus que "Nul n'est prophète en son pays".

A bientôt, en espérant pouvoir vous donner de meilleures nouvelles.