HISTOIRE DE L'HABILLEMENT
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XIVe siècle – XVe siècle |
Sur cette période, de nombreuses œuvres d'art, peintures ou sculptures, mettent en évidence le costume. Et pourtant, il est difficile de trouver un consensus dans la littérature dont nous disposons. Espérons que notre travail, malgré des imperfections, permettra au lecteur de se faire une idée proche de la réalité.
Au milieu du XIVe siècle, une révolution modifie le costume en Europe occidentale sans que l'on en connaisse l'origine (Italie ?). Jusque-là, long, il devient court pour l'homme, reste long pour la femme, mais ajusté, et non plus flottant, souvent fendu, boutonné ou lacé. Les raisons sont multiples : un éloignement des signes religieux, une personnalisation de l'habillement, une adaptation aux nécessités professionnelles, le besoin de mettre en évidence la beauté, en particulier du corps de la femme, l'apparition de la notion d'élégance.
L'évolution du commerce joue également un rôle considérable : utilisation des voies maritimes occidentales du sud au nord plutôt que terrestres à cause des guerres (Guerre de Cent ans), progrès au niveau du tissage et des teintures, pouvoir d'achat accru.
Le luxe vestimentaire est, en effet, davantage influencé par l'économie générale. Très convoité au tournant du siècle (XIVe – XVe), il est influencé par la reconquête du territoire sur les anglais, repart de plus belle avec la maîtresse du roi Charles VII, Agnès Sorel, puis moins prisé par la cour de Louis XI pour finalement exploser à nouveau avec les guerres d'Italie.
Ce costume court pour l'homme, s'il apparaît au même moment dans les pays européens occidentaux, n'est pas unique dans sa forme, son luxe, suivant le pays, l'individu et la cause de sa création, économique ou politique.
Ce raccourcissement ne se fait pas sans réaction : "Nous devons croire que Dieu a souffert ceste chose [défaite de Crécy] à cause de nos peschés : car l'orgueil estoit bien grand en France, surtout ches les nobles. Grande estoit aussy la desnonnesteté des habits qui couroient par le royaume, car les uns avoient robbes si courtes qu'elles ne leur venoient que aux fesses, et quand ils se baissoient pour servir un seigneur, ils monstroient leurs braies à ceux qui estoient derrière eulx. Et pareillement elles estoient si estroites que il leur falloit ayde pour les vestir et les dépouiller, et sembloit que on les escorchoit quand on les despouillat. Et les aultres avoient robbes froncées sur les reins comme femmes ; et aussi portoient une chausse d'un drap et l'aultre d'un aultre ; et leur venoient leurs cornettes et leurs manches près de terre, et sembloient mieulx jongleurs que autres gens…" ou encore : "Les seigneurs s'estoient faicts légers, afin de mieulx fuyr devant l'ennemy". D'autres inconvénients sont signalés, les uns au niveau sanitaire : trouble de la digestion, compression de l'estomac et difficulté de se réchauffer. Au niveau financier, les chausses visibles doivent être réalisées avec des étoffes de luxe. Malgré ces remarques, le succès de ce costume court fut justifié par l'élégance et la commodité.
Quelques évolutions générales (hommes et femmes) sont à signaler en ce début de XIVe siècle.
Le bliaud disparaît au début du siècle et est remplacé par la cotte, longue tunique ajustée sur le torse et s'évasant à partir de la taille. Le surcot est une tunique de dessus sans manches ; celui des femmes traîne à terre et aura sous les bras de très larges échancrures souvent bordées de fourrure: c'est le surcot ouvert. Il existe différents modèles difficiles à identifier : la sorquenie pour la femme, à buste très ajusté ; pour homme et femme, la cotardie, un surcot ajusté à jupe ample courte ou longue ; autres vêtements de dessus, le garde-corps et le corset. Les manches peuvent être ajustées ou flottantes, avec ou sans coudières pendantes, évasées en ailes ou ouvertes sous les bras. Celles des cottes très étroites à coudre à l'emmanchure une fois enfilées, à découdre pour "jouer dans les bois à manches décousues". A partir de Charles V, les manches s'évasent à partir du coude jusqu'à trainer à terre.
Pour les vêtements intermédiaires : en plus, pour les hommes, la cotte gamboisée, rembourrée d'étoupe et le hoqueton gilet rembourré, d'abord militaires sous l'armure, puis civils à la fin du XIVe siècle. Les braies sont drapées, puis deviennent un caleçon court, maintenues par une ceinture, la braiel qui maintient également les chausses à l'aide d'une cordelette au XVe siècle.
Courant XIVe siècle, les chausses peuvent se porter de deux couleurs différentes.
Le costume masculin comporte jusqu'à mi XIVe siècle le surcot. Il disparaît, remplacé par la houppelande, longue, ouverte devant, fendue latéralement, ceinturée, avec des plis en tuyaux d'orgues à l'avant, dits gironnés, et à manches évasées. Un collet montant, très haut, constitue l'encolure. Elle est faite d'un tissu riche : damas, velours ou satin pour la noblesse, drap pour les bourgeois. Le haincelin, une houppelande courte, est porté jusque vers 1425. A cette même date, le mot robe est consacré à un vêtement de dessus, court et ample : robe de commune et ancienne guise pour tous les jours, robe déguisée pour les fêtes.
Suite à la disparition du surcot, le doublet, à l'origine vêtement de dessous, devient vêtement de dessus, dessinant poitrine et taille, à manches ajustées avec des pans et un collet droit. Il prend le nom de gipon ou pourpoint, en tissu doublé et piqué. Les chausses montent très haut, sont entièrement découvertes, adaptées aux moments de la journée ou aux activités ; elles sont faites sur mesure. Dites à queue, elles sont attachées au pourpoint, en tout ou partie soit par des cordons, les estaches cousus à la doublure, soit par des aiguillettes, des lacets ferrés passant par des œillets. Pour une question de "déshonnesteté", elles sont cousues derrière, réunies au-devant par un petit triangle mobile, la braye, couvrant l'ouverture des braies et qui deviendra la braguette au XVIe siècle. Ce sont les chausses à plain fond. À partir de 1450, le haut des chausses est recouvert par un bourrelet, le boulevard, en étoffe matelassée, le lodier. Les braies deviennent des sous-vêtements, en toile et de plus en plus courtes.
Chausses attachées au pourpoint par des aiguillettes (fin XIIIe – début XIVe siècle) |
Costumes du XIVe siècle Manches très longues à coudières Cotte : ajustée sur le torse, s'élargit à partir |
La forme du pourpoint est très variable, à grandes assiettes (emmanchures sur les épaules) ou à quatre quartiers (ajusté). Le col grandit au fil du temps pour monter jusqu'aux oreilles : c'est le carcaille. Curieusement, ce pourpoint va redevenir, dès la fin du XIVe siècle vêtement de dessous de la houppelande ou de la robe. Au XVe siècle, les manches vont s'élargir, en forme de sac ou de ballon. Elles sont soit closes (rétrécies au poignet), soit ouvertes (évasées) ; elles peuvent être froncées, à l'épaule ou au poignet, et/ou fendues (dites pertuisées).
Costumes fin XIVe siècle Pourpoint à grandes assiettes,à longues manches Pourpoints ajustés et courts, jaquettes, découpées. Chaperon en forme de coussin XVe siècle houppelandes à col dégagé. Chaussures à pointes courtes Chaussures à pointes courtes |
Houppelandes et chaperons 1400 - 1450 |
La jaquette dérive d'un vêtement militaire, le jaque, un pourpoint ajusté, matelassé, prolongé par une jupe courte. Elle est portée surtout par les paysans (d'où leur surnom de Jacques), mais pas seulement, complétée par les anciennes tuniques courtes, colobe ou coteron. Les braies, plus ajustées, deviennent culottes.
Pour l'homme, jacquet court et ajusté ; Chaussures à la (petite) poulaine |
Scènes de rue début XVe siècle |
Parmi les manteaux, on distingue le tabard, manteau de cérémonie, court, flottant, à manches courtes, souvent ouvertes. La huque est, à l'origine, un vêtement de dessus court, fendu devant, derrière, sur les côtés ; elle a ensuite une longueur variable, des bords découpés garnis de fourrure, parfois ceinturée. Le grand manteau drapé tend à disparaître, sauf pour les cérémonies. Il s'inspire alors de la chlamyde, agrafé sur l'épaule, avec un collet d'hermine : c'est le socq ou soccus qui perdurera jusqu'au XIXe siècle. Enfin, d'autres manteaux prennent forme suivant l'usage qui en est fait : le mantel à plain fons ou à fond de cuve, ou simplement cloche, pour les voyages et le mantel à chevaucher, une courte chasuble.
Au milieu du XVe siècle, si les noms des vêtements persistent pour la plupart, leurs formes peuvent évoluer : chemise, pourpoint ou gipon, jaquette. La jaquette est composée de deux pièces cousues ensemble, marquant la taille. Froncées à gros plis, elles s'élargissent en sens inverse à partir de la taille. Les manches en forme à gigot par des ballons intérieurs, les mahutres ou mahoitres. La jupe de la jaquette est de plus en plus courte.
Enfin, d'autres vêtements apparaissent vers 1450, précurseurs de ceux du XVIe : le paletot, vêtement de dessus, proche du pourpoint, la journade, la manteline qui se succèdent pour remplacer la huque. Le plus important est sans doute le caban, vêtement de dessus, ouvert et croisé, à manches longues et capuchon, souvent ceinturé, porté sur les épaules. Il est sans doute une copie du caftan oriental, à l'origine de notre manteau actuel.
À noter que le vêtement long ne disparaît pas complètement pour l'homme. On le retrouve notamment en costume d'état dans de nouveaux corps administratifs (impôts, police, justice), chez les magistrats du Parlement de Paris (gens dit de robe longue) et plus tard chez les juges, les avocats, les procureurs. La couleur varie en fonction de l'activité et de la province.
La coiffure est en général mi-longue, sauf au début du XVe siècle où les cheveux sont coupés très courts à l'écuelle.
Coiffures à l'écuelle |
Elle est protégée par le chaperon, un capuchon prolongé par une capeline fermée, le guleron, entourant une fenêtre, la visiagère. La pointe du capuchon est prolongée par une bande de tissu, la cornette ou coquille. Suivant la position qu'il prenait (en avant, en arrière), il a différents qualificatifs : enformé, défeublé, embronché ! A la fin du siècle, il devient plus rigide avec les mêmes accessoires prenant la forme d'un véritable chapeau dit façonné ; de forme ronde avec fourrure et étoffe en bouillonnés, il devient conçu en cornette très large autour de la tête, retombant soit sur une épaule et soit sur l'autre, puis venant s'engager dans la ceinture. À côté du chaperon, une multitude d'autres couvre-chefs furent utilisés, de forme et en matière très variables, en particulier des chapeaux de feutre, des barrettes noires pointues.
Quelques chaperons (début XVe siècle) |
Chaperon 1350 – 1400 Chaperon 1400 – 1450 |
Les souliers sont hauts, soit lacés sur le côté, soit boutonnés ou bouclés, à semelle épaisse. Les chausses peuvent être semelées. Dans la deuxième moitié du XVe siècle apparaissent les chaussures à la poulaine, reprenant les pigaches du XIIe : elles sont munies d'un dard qui peut atteindre trente centimètres. Critiquées par la papauté et le roi, et malgré l'inconfort qu'elles procurent, elles deviennent une obligation sociétale Elles sont remplacées par des chaussures larges et renflées, à pied épaté, dites à pied d'ours ou en bec de cane. Les heuses sont des bottes souples ; bobaiches et trique-houses sont des jambières.
Décolleté carré, hennin conique et sac Femmes : corsage à décolleté carré, jupes amples, longues |
1400 - 1450 |
Les bijoux suivent ce luxe : bagues, colliers, bracelets, agrafes, broches… en or, argent ou émail.
Bien distinct de celui de l'homme, le costume féminin reste long, mais cherche à mettre en évidence la beauté du corps. Il subit les fluctuations des finances publiques, plutôt en berne, puis l'influence de la maîtresse du roi Charles VII, elle-même influencée par les anglaises envahissant notre pays durant la Guerre de Cent ans. Celles-ci cherchent à se "dévoiler" et multiplient les fentes et les échancrures qui permettent de voir les vêtements de dessous. Sans aller jusque-là, nos aïeules reprennent cette idée, mais en pourfilant ces ouvertures à l'aide de bandes d'étoffe ou de fourrure. Le corset fendu est né. Les vêtements de dessous sont constitués par la chemise de toile fine ou de soie, décolletée et à manches. Elle est recouverte par le blanchet, long, en toile, parfois doublé et fourré, pouvant servir pour le bain ou comme robe de chambre. Le haut est gainé par le corset, décolleté, à manches courtes, ouvert devant par une fente lacée ; il se porte sous la robe ou la remplace et affine la taille. Le surcot est toujours porté. Le corsage est fendu, échancré de l'emmanchure aux hanches, dévoilant la cotte. La jupe est très longue, prolongée par une traîne, relevée à la main ou par une agrafe, le troussoir. Le ventre est gonflé par des sacs rembourrés (voir ci-dessus), donnant aux dames de ce siècle "une silhouette sinueuse à la démarche glissante".
Surcot ouvert fin XIVe siècle Costumes début XVe siècle |
Vierge à l'enfant (influence d'Agnès Sorel) Surcot ouvert, découvre la ceinture d'orfèvrerie, |
La robe (cotardie), enfilée par l'ouverture du col, a un décolleté arrondi assez bas, puis en pointe, jusqu'à la taille. Une bande de tissu noir, le tassel, bordée de gaze, la gorgette – gorgerette !? - ou touret de col, en diminue la profondeur et le rend carré. Les manches, droites et amples – ou collantes !? - sont agrémentées de coudières ou de découpures. Une ceinture très large, le bandier, bouclée par derrière, se place sous les seins, accentue la finesse de la taille et fait ressortir la poitrine et les hanches ; sous la forme d'une chaîne d'argent, le demi-ceint permet de suspendre divers objets d'usage élémentaire. Enfin, très longue par derrière, et très ample, avec bride sur le ventre, elle est terminée au bas par la laitice, une bande de velours ou de pelleterie blanche. À la fin du XVe siècle, la robe est devenue la pièce principale, loin devant le surcot ouvert.
La houppelande, commune aux deux sexes, est très longue, boutonnée, avec des manches volumineuses.
Longues houppelandes pour les seigneurs et vêtements courts ajustés. Souliers à la poulaine. Hennins imposants. |
Femmes : Hommes : |
Jusque dans les années 1380, la coiffure évolue également : deux nattes sur les tempes et une troisième entourant la tête que surmonte une voilette empesée, la huve, recouverte du chaperon. Des fronteaux, diadèmes chargés d'orfèvrerie et de bourrelets, les atours. Déjà de taille imposante, l'ensemble préfigure les extravagances à venir.
Première moitié du XVe siècle Hennin Hennin à cornes (truffeau) Hennin conique court |
Truffiau recouvert de voiles Hennins (XVe siècle) |
Grand hennin conique pour la dame. Chaperon à voilette de la suivante (XVe siècle) |
Fin XIVe, début XVe siècle, la coiffure est soit massée en truffeaux sur les tempes, soit nattée en templettes sur les oreilles. Le tout est recouvert d'un chapeau simple, sur lequel s'étale un linge, la touaille ou barbette, qui cache cou et menton : on trouve là l'origine de la guimpe des veuves et des religieuses. Le truffeau est constitué de deux lobes en ovales allongés et d'étoffes. Au fil du temps, ces lobes s'allongent démesurément grâce à des postiches, donnant la forme à pain fendu ou encore les coiffures à corne fortement critiquées par certains prédicateurs, voire injuriées au cri de "Au hennin". Ce terme, dont l'origine reste inexpliquée, a été source de confusion pour ces coiffures. Cette appellation est retrouvée chez nombre d'historiens, mais ne désigne en fait, selon F.Boucher, qu'une injure à l'encontre de ces dames qui portaient des coiffures "démoniaques". Nous l'utilisons nous-mêmes, à priori à tort ! D'autres termes ont été utilisés : couvre-chef à bannière, coiffes en papillon ou en beaupré suivant les accessoires qui les accompagnaient. Elles ont été utilisées essentiellement en France du nord et en Bourgogne. L'influence des mitres syriennes ou de chapeaux chinois est avancée. Agnès Sorel, maîtresse de Charles VII, porte ce "hennin", mais le trouve très inconfortable et le remplace par le chaperon.
L'homme politique Juvénal des Ursins (1360 – 1431) présente ainsi ces excentricités vestimentaires : "Les dames et demoiselles menoient grands et excessifs estats, et cornes merveilleuses hautes et larges ; et avoient de chacun costé, au lieu de bourlées, deux grandes oreilles si larges que quand elles vouloient passer l'huis d'une chambre, il falloit qu'elles se tournassent de costé et baissassent".
Cette mode extravagante dure jusque dans les années 1480. On retrouve ensuite le chaperon façonné, puis une sorte de capulet, un capuchon posé sur un serre-tête à bords brodés. Pour les voyages et les pèlerinages, on utilise des chapeaux en feutre, à bec, à rebras.
Au XIVe siècle, les femmes portent des chaussures à tiges et fourrées, mais aussi des poulaines et des patins pour protéger des chaussures légères.
L'or, l'argent, les pierres précieuses agrémentent peu ou prou ces vêtements dont le coût peut être exorbitant. Les États européens et le Vatican voulurent limiter ces dépenses en proclamant des ordonnances somptuaires. En France ce fut le cas en 1350, 1387, 1400, 1485. D'autres viendront, notamment au XVIIe siècle. Elles se sont attaquées aux tissus de luxe et accessoires plus qu'aux formes.
L'Orient a quelques influences sur les matériaux, les décors, les formes. Comme on l'a vu à d'autres époques, les guerres, les conquêtes, mais aussi les relations diplomatiques, politiques, économiques, voire artistiques sont de formidables vecteurs. Parmi les matériaux de luxe, il faut bien sûr citer en priorité la soie dont l'importation et le tissage font la fortune de Venise, puis de l'Italie. L'Espagne catholique profite largement des fabriques de soieries installées par les Maures.
La fourrure est également toujours très appréciée et dans toutes les couches sociales. Elle s'utilise comme bordure, doublure ou parement des chapeaux. Pour les plus riches, la martre, le gris, le vair (peau de l'écureuil) et l'hermine ; pour la bourgeoisie et la petite noblesse, l'écureuil, le castor, la loutre, le lièvre et le renard ; pour les gens du peuple, l'agneau, le loup, la chèvre et le mouton.
C'est en ce XVe siècle qu'est conçu le costume de deuil noir, peut-être d'origine espagnole : pour l'homme, un large manteau noir en drap et un chaperon embronché, penché en avant pour voiler le visage, pour la femme un manteau noir, une coiffure à barbette (Légère pièce de lin portée généralement en même temps qu'un autre couvre-chef. Elle passait sous le menton et était fixée sur les côtés, pour couvrir les oreilles, le cou et parfois le menton, d'où son nom évoquant la barbe...).
L'iconographie concerne surtout les habits de luxe portés par l'aristocratie ou les classes dirigeantes : c'est encore le cas dans les livres publiés à notre époque. Pourtant le costume du petit peuple évolue lui aussi. Dès le début du XIVe siècle, artisans, ouvriers et paysans portent du linge de corps, des vêtements de laine et des chaussures, le tout adapté à leurs métiers.
Paysans (fin XIVe siècle) Tailleur de pierre |
Semeur Charpentiers (vers 1450) |
Laboureur La moisson (début XVe siècle) |
La traite 1400 - 1450 La fermière 1400 - 1450 |
Cordonnier XVe siècle Bijoutier et potier en étain XVe siècle |
Que faut-il conclure ?
Tout d'abord, la difficulté à identifier chaque costume ou partie de costume. L'iconographie que nous avons trouvée n'est pas toujours très descriptive et ne permet donc pas de reconnaître tout ou partie d'un costume ; les descriptions ne sont pas suffisantes et parfois différentes d'un auteur à l'autre. Nous avons fait pour le mieux, conscients que ce n'est pas parfait.
Plus sûrement, on peut considérer que cette fin du Moyen Âge correspond à l'arrivée de la "MODE". " Du latin modus (manière, mesure), il désigne dès 1393 manière, puis façon, qui conduira par ailleurs au fashion anglais. En 1482, le mot apparaît pour la première fois dans le sens de manière collective de l'habillement. Et s'habiller à la mode nouvelle devient en 1549 être à la mode".
FIN
Bibliographie
G.G. Toudouze, Le Costume Français, Librairie Larousse, 1945
F. Boucher, L'Histoire du costume, Flammarion, 1983
M.Valtat, Le vêtement témoin de l'évolution historique et du mode de vie, édition SITAS
M.Zamacoïs, Le Costume, Voir et Savoir, Ed. Flammarion, 1936
N.Bailleux et B.Remaury, Modes et vêtements, Gallimard, 1995
Encyclopédie par l'image, Histoire du costume, librairie Hachette, 1924
Histoire de France, librairie Larousse, 1986
L'Histoire de la Civilisation, Ameublement, Costume, Vie privée, Librairie Armand Colin, 1926