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Mesure des masses
- BALANCES ROMAINES XXe - XVIIe
BALANCES ROMAINES ANCIENNES
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Définitions
La balance romaine est un instrument de pesée constitué de plusieurs éléments :
- Le fléau ou tige ou queue : gradué différemment suivant l'anneau utilisé ;
- la tête ;
- les couteaux sur lesquels reposent anneaux et crochets : soit sur la même ligne (balance folle), soit de part et d'autre d'une ligne (balance oscillante) ;
- le peson, ou contrepoids ou boulon ;
- L'about : en forme de disque, ou carré ou en volute.
- L'anneau de suspension, petit côté ou côté faible (parfois remplacé par un crochet).
- L'anneau de suspension, grand côté ou côté fort (parfois remplacé par un crochet).
- Le crochet de pesée ou de charge.
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Suivant la masse de l'objet à peser, la balance est maintenue par l'anneau proche du fléau (masse faible) : graduation sur le "petit côté", ou éloigné du fléau (masse plus importante) : graduation sur le "grand côté". L'alternance des couteaux, de part et d'autre d'une ligne (exemple ci-dessus), permet d'avoir une balance plus stable, donc plus sûre dans son utilisation.
Une dernière précision : il est habituel d'appeler "crochet" ces balances, jusqu'à 100 livres de portée. Au-delà, ce sont des "balances romaines". Dans notre propos, nous utiliserons ce dernier vocable pour toutes les balances pour éviter toute erreur d'interprétation.
Origines
Il est, une fois de plus, difficile de déterminer les origines de la balance romaine. Pour les uns, elle aurait été inventée par les Grecs, entre les Ve et IIIe siècles avant notre ère. Pour d'autres, la balance romaine aurait été inventée en Chine, au Xe siècle avant J.C. Quelle que soit l'origine, le terme de "romaine" fut consacré logiquement du temps de la domination romaine. A priori, du moins ! La dénomination "romaine" proviendrait de l'appellation arabe du peson, roûmanah, par similitude de la forme avec celle du fruit du grenadier.
Pourrait-elle dériver d'un autre type de balance, le bismar, de forme voisine, mais de principe différent ? Dans cet instrument, c'est le point de suspension qui est mobile, entre un contrepoids fixe et l'objet à peser. Cette balance daterait du Xe siècle avant J.C. et proviendrait d'Eurasie.
La région stéphanoise, dont fait partie le Pays du Gier, a eu une grande renommée grâce, notamment, aux nombreuses forges qui se sont installées, très tôt, le long des cours d'eau : Furan, Gier, Dorlay… Ces forgerons fabriquaient notamment les fléaux pour les balanciers lyonnais. Afin de protéger ses artisans, Lyon interdit l'utilisation des fléaux stéphanois, en 1671. Ce n'est qu'en 1701 que les forgerons stéphanois purent reprendre leur commerce avec Lyon, déjà rivale.
Unités
Le problème de l'uniformisation des unités de masse, ou plus généralement de mesure, a fait l'objet de tentatives du temps des Romains. Certains rois de France se sont penchés sur la question, dès Charlemagne jusqu'à Louis XVI, en passant par François 1er et bien d'autres, mais en vain. La question est évoquée, plus en détails, dans l'Histoire de l'Agriculture.
C'est finalement avec la Révolution que cette uniformisation sur tout le territoire national va prendre corps, avec l'apparition du Système Métrique qui est adopté par une loi de la Convention Nationale le 18 germinal an III (7 avril 1795). Après de multiples tergiversations, refus du peuple, revirements du pouvoir, Louis-Philippe rend obligatoire et exclusif l'usage du Système métrique décimal, à compter du 1er janvier 1840. Il aura fallu 45 ans pour imposer ce qui deviendra une véritable révolution pour les écoliers, mais aussi pour les commerces, intérieur et extérieur.
Concrètement, on trouve donc deux types d'unités : la livre et le kilogramme.
La graduation en livres des balances romaines anciennes est réalisée à l'aide de traits et de points. La valeur de la livre est celle qui est utilisée dans la ville où la balance est fabriquée. Il y a donc autant de livres que de villes. Au Moyen-Age, elles varient de 380 à 552 g. Dans la présentation des balances romaines étalonnées en livres, nous tenterons de donner une valeur approximative de celle-ci.
Les deux photographies, ci-dessous, montrent un type de graduation retrouvé fréquemment. Mais il en existe bien d'autres.
Petit côté :
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| 5 10 15 20 livres |
Grand côté :
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| 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70 75 80 85 90 livres |
La graduation en kilogramme est réalisée en chiffres arabes habituels.
Contrôles
Dans la présentation de notre collection, nous aurons l'occasion de vous montrer quelques poinçons de contrôle. Ceux-ci sont de deux ordres :
1 Les poinçons primitifs sur l'instrument neuf, à partir de la Révolution : ils ont varié en fonction du régime politique. Nous en avons vu dans le dossier sur les balances à bras égaux : fleur de lys, couronne royale, abeille… et, pour finir, "la bonne foi", une poignée de mains.
2 Les poinçons de contrôle. Jusqu'à la fin de la Révolution, le contrôle est officialisé par une date, un poinçon, royal ou local, parfois les deux (concomitants ?). A partir de 1802, le poinçon est une lettre majuscule de l'alphabet :
- de A à Z, de 1802 à 1826 ;
- de A à M ou N, avec ou sans G, jusqu'à nos jours : pas facile de s'y reconnaître. C'est ainsi que la lettre A peut correspondre à 1802, 1827, 1840, 1853, 1866, 1880… Si vous souhaitez dater votre instrument de mesure à l'aide des poinçons, il n'y a que 11 solutions certaines, de 1816 à 1826, dates pour lesquelles les lettres O à Z ont été utilisées pour la première et dernière fois.
A noter que l'on retrouve ces lettres dans tous les domaines de mesure nécessitant un contrôle des autorités administratives.
Dans ce premier chapitre, nous ne verrons qu'une seule balance : la plus récente, fin XIXe ou plutôt début XXe siècle, qui présente quelques particularités par rapport au schéma présenté plus haut.
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Origine : Pyrénées orientales |
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A l'extrémité de la tête, le contrepoids en fonte est inhabituel. Sans sa présence, on peut supposer que le fléau devrait être beaucoup plus long (toute autre explication est la bienvenue).
Aucun nom de fabricant n'a pu être observé, en clair, sur cette balance. Les annotations sur le fléau font, peut-être, référence à une entreprise particulière ? Par contre, nous avons retrouvé une balance en tout point identique de la marque Testut. Cette balance pouvait servir au boucher, au meunier. Elle était sensible au dixième de kg (hg).
Pour la dater approximativement, on peut utiliser les poinçons de contrôle. On a, en effet, la chance d'avoir la lettre "G" (extrême gauche) utilisée pour les dernières fois en 1898 et 1912. A cette même époque, les lettres "B" et "C" correspondent respectivement aux années 1893/1907/1921 et 1894/1908/1922 et, enfin, la lettre "E" aux années 1896/1910/1924. On peut donc penser que cette balance a été utilisée entre 1912 (1898 semble trop ancien) et 1924.
Pour documenter cette série d'articles sur les balances romaines anciennes, nous utilisons la brochure "Trois siècles de l'histoire de la mesure" éditée par la Maison du Patrimoine et de la Mesure, située à la Talaudière. Cette petite ville se trouve en bordure du Pays du Gier. Si vous passez dans notre région, n'hésitez pas. C'est très bien présenté et passionnant.
BALANCES ROMAINES
2
XXe - XIXe SIÈCLES
Pour simplifier notre présentation, nous regroupons ici des balances qui ont été fabriquées entre 1850 et, de façon empirique, 1920.
Les balances que nous allons vous montrer ont des caractéristiques communes :
- Peson moulé en fonte de forme proche, tronconique ; cette fabrication apparaît à partir de la moitié du XIXe siècle.
- Balances oscillantes : les couteaux sont placés de part et d'autre d'une ligne théorique.
- Graduations en kilogramme.
- Contrôles constitués du poinçon de "la bonne foi" et des lettres de l'alphabet.
Les balances sont présentées en fonction de leur taille, c'est-à-dire, bien souvent, de leur portée.
1 Balance de boucher, meunier…
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| Origine : Isère Caractéristiques - Portée 215 kg - Fléau L 121, section 1,5 - Tête L 15 - Crochets L 29 24 24 - Peson amovible sur curseur 10,5 x 9,3 crochet 20,5 poids 4,25 kg Annotations - graduations de 15 à 65 kg et de 65 à 215 kg - sur fléau : L E 215 D B 160 - sur tête : recto L C H E B verso J N - sur crochet du peson : recto L E 215 M H D M D 160 verso B L |
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Aucun poinçon primitif n'a pu être observé. A quoi correspondent "L E" et "160" ?
2 Balance de maraîcher
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| Origine : Loire Caractéristiques - Portée 50 kg - Fléau L 45 , section 0,8 - Tête L 14,5 - Crochets L 21 anneaux 13 x 6 - Peson sur curseur 8,5 x 7 crochet 8 poids 1,93 kg Annotations - graduations de 1 à 12 kg et de 12 à 50 kg - sur fléau : la bonne foi E D D 160 |
On ne trouve pas plus de marque de fabricant. On peut juste attribuer cette balance à un balancier stéphanois : la tête arrondie est assez caractéristique de cette ville.
3 Balance à palette, de coquetier.
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Origine : Loire BREVETE S.G.D.G. |
Le fabricant est, en réalité, L. Daniel COUTAS, installé à Saint Etienne. Cette balance est dite "Romaine-Coutas, commençant par zéro et donc conforme au décret du 20 janvier 1880".
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4 Balance de maraîcher
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Origine : Loire |
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L'écusson peut correspondre à la marque du fabricant. La lettre G, associée au peson moulé, peut indiquer les dates 1859, 1872, 1898 ou 1912.
5 Balance de maraîcher ?
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| Origine : Pyrénées orientales Caractéristiques - Portée 18 kg - Fléau L 28 - Tête L 6 - Crochet L 12 anneaux L 8,5 - Peson 5,7 x 6 poids 0,42 kg Annotations - graduations de 1 à 4 et 4 à 18 KILO , - BETREIX ( ) 18 KILO ( ) la bonne foi |
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L'exception confirme la règle ! Le peson n'est ni en fonte moulée, ni en fer forgé. De forme sphérique, en plomb, il est recouvert à moitié par du laiton. Est-ce en relation avec les substances pesées, les risques d'oxydation ?
BETREIX, GETREIX… : il est bien difficile de lire la première lettre. Il faudrait avoir la liste de tous les fabricants de balance romaine pour se prononcer avec certitude.
6 Balance à plateau, de maraîcher.
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Origine : Loire |
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Le trèfle à 4 feuilles correspond, là encore, à une marque de fabricant. Lequel ?
7 Balance de maraîcher
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Origine : Loire |
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Le peson fait exception : il est en forme d'oignon. L'about est en laiton. Le fabricant est "FONTAINE". On retrouve un poinçon primitif sous la forme d'une couronne royale qui permet de dater la fabrication de cette balance entre 1831 et 1848.
8 Balance de maraîcher
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Origine : Loire |
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BALANCES ROMAINES
3
XIXe - XVIIIe SIÈCLES
Dans ce nouveau chapitre, nous verrons des balances romaines non datées, mais qui sont vraisemblablement du XVIIIe siècle, peut-être pour certaines, du début du XIXe siècle. Nous nous basons sur les critères suivants :
- Peson forgé, de forme variable : tronconique, carré à angles chanfreinés ; la forme en oignon, vue encore au XIXe siècle, est souvent le travail d'un apprenti compagnon.
- Balances folles : les couteaux sont placés sur une même ligne.
- Graduations en livres. Certaines de ces graduations ont pu être transformées en kilogrammes pour que les balances puissent être encore utilisées avec la nouvelle loi, mais il reste des traces de l'ancienne graduation.
- Contrôles : poinçon rare, parfois sous forme d'écusson difficile à interpréter.
Nous présentons les balances suivant un ordre de taille décroissante, sans tenir compte d'une possible date de fabrication. Les photographies ont été prises "en situation" grâce à l'utilisation de poids en fonte. L'anachronisme est évident ! Mais cela nous a permis de constater l'instabilité de ces balances folles et la difficulté d'obtenir des valeurs identiques ou, au moins, proches de chaque côté (petit et grand) dans la recherche de l'équivalence de la livre en grammes. Les écarts entre les deux valeurs proposées sont, peut-être, dues à la balance, sûrement, aussi, à notre manque d'habileté et à notre précipitation…
Balance de maraîcher n° 1
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| Origine : Loire Caractéristiques - Portée 90 livres - Fléau L 40 - Tête L 9 - Crochets L 25 15,5 15,5 - Peson absent Annotations - graduations de 1 à 22 et 20 à 90 livres |
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L'absence de peson nous empêche de calculer l'équivalence livre/gramme. Par contre, les graduations sont parfaitement visibles.
Balance de maraîcher n° 2
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| Origine : Loire Caractéristiques - Portée 75 livres - Fléau L 42,5 - Tête L 7,5 - Crochets L 26 11 10,5 - Peson 6 x 5,5 poids 1,04 kg - Equivalence de la livre en grammes : petit côté : 467 g ; grand côté : 443 g Annotations - graduations de 2 à 20 et 15 à 75 livres - poinçon en forme d'écusson, mais illisible. |
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Couteaux en ligne, graduation en livres, contrôle sous forme d'écusson : tous ces éléments évoquent bien une balance du XVIIIe siècle.
Balance de maraîcher n° 3
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| Origine : Loire Caractéristiques - Portée 50 livres - Fléau L 28 - Tête L 10,5 - Crochets L 16,5 13,5 13,5 - Peson 5,7 x 6 poids 1,24 kg - Equivalence de la livre en grammes : petit côté : 485 g ; grand côté : 496 g Annotations - graduations de 1 à 12 et 12 à 50 livres |
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On ne voit aucun contrôle sur ce modèle. Par contre, on note une décoration sur la tête, les crochets, le support du peson : une décoration inhabituelle, mais aussi très évocatrice du XVIIIe siècle.
Balance de maraîcher n° 4
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| Origine : Loire Caractéristiques - Portée ? - Fléau L 28 - Tête L 6 - Crochets L 21 anneaux 7 1,5 - Peson 10 x 6 poids 0,98 kg - Equivalence de la livre en grammes : petit côté : 469 g ; grand côté : 556 g Annotations - graduations : ??? livres |
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Cette balance nous pose quelques problèmes : instabilité notable (impossibilité d'obtenir l'horizontalité), graduation en livres inhabituelle. L'évaluation de l'équivalence en grammes est impossible avec notre protocole. L'écart entre les valeurs "petit-grand" côtés est beaucoup trop important. L'équivalence pour le grand côté dépasse la valeur maximale attendue. Les graduations sont différentes de celles que nous avons pu voir jusqu'à présent : traits, points et x pour le grand côté.
A noter, également, l'absence de couteaux : on a un système dit "à cage". Le peson est constitué de deux pyramides opposées.
Balance de maraîcher n° 5
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| Origine : Loire Caractéristiques - Portée ? livres - Fléau L 32,5 - Tête L 2 - Crochets L 15 11 12 - Peson 5 x 4,7 poids 0,38 kg - Equivalence de la livre en grammes : / Annotations - graduations de 2 à 13 et grand côté illisible livres |
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Le fléau est en bois : les graduations, en livres, sont peu visibles. Ce type de fléau n'a jamais réalisé des pesées très précises à cause des graduations qui ne permettaient pas de positionner correctement le peson. Celui-ci a la forme d'un oignon. On retrouve un système à cage, sans couteaux.
Balance de maraîcher n° 6
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| Origine : Loire Caractéristiques - Portée 35 livres - Fléau L 26 - Tête L 6,5 - Crochet L 23 11 11,5 - Peson 7 x 4,5 poids 0,67 kg - Equivalence de la livre en grammes : petit côté : 471 g ; grand côté : 467 g Annotations - graduations de 1 à 10 et 10 à 35 livres |
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L'équivalence livre/gramme sur les 2 côtés est très proche : 4 g d'écart. Soit la balance a été très bien faite, soit nous nous améliorons !
BALANCES ROMAINES
4
XVIIIe et XVIIe SIÈCLES
Pour finir ce dossier des balances romaines, nous continuons à remonter dans le temps. Contrairement aux siècles précédents, nous vous présentons ces balances suivant un ordre chronologique.
Les critères sont toujours les mêmes :
- Peson forgé, de forme variable : tronconique, carré, à angles chanfreinés, rarement cylindrique.
- Balances folles, le plus souvent : les couteaux sont placés sur une même ligne.
- Graduations en livres. Certaines de ces graduations ont été transformées en kilogrammes pour que les balances puissent être encore utilisées avec la nouvelle loi, mais il reste des traces de l'ancienne graduation.
- Contrôles : dans cette série, les contrôles figurent sous la forme de dates. On rencontre également quelques écussons royaux ou locaux. Grâce à ces dates, on peut penser que les graduations sont, à l'origine, en livres. Un seul modèle est marqué des lettres de l'alphabet.
Sans certitude, mais avec une certaine vraisemblance, on peut dire que toutes ces balances servaient essentiellement à des maraîchers. Pour certaines, on peut penser à des destinations plus nobles …
Balance n° 1 : 1789 (Louis XVI)
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| Origine : Loire Caractéristiques - Portée 85 kg - Fléau L 40 - Tête L 9,5 - Crochets L 26 15,5 16,5 - Peson 7,3 x 6,7 poids 1,9 kg - Equivalence de la livre en grammes : / Annotations - graduations modifiées de 1 à 22 et 20 à 85 kg - sur le peson : (écusson) (écusson) (rosace) PG 1789 P.G |
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L'écusson de gauche semble être composé de 3 fleurs de lys : poinçon royal. Celui de droite doit être un poinçon municipal. Les lettres P et G que l'on retrouve deux fois sont-elles celles du propriétaire, du fabricant ? A noter que l'on retrouve des annotations identiques, avec la même date, sur une balance de la "Maison du Patrimoine et de la Mesure".
Balance n° 2 : 1787 (Louis XVI)
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Origine : Loire |
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Voilà la seule balance qui porte l'identité de son propriétaire : "JEAN PIERRE REYMON". Les deux poinçons sont malheureusement illisibles.
Une annonce intéressante concernant cette balance que nous a transmise un internaute (merci à J.R.) : "…j'ai eu le plaisir d'y découvrir au chapitre 4 des balances romaines du XVIII votre balance n°2 "1787" similaire à une romaine que je possède. Mon peson est également annoté JEAN PIERRE REYMON, daté lui aussi de 1787 et il comporte un poinçon aux armes de France avec 3 fleurs de lys sur fond azur. Il semblerait donc que REYMON soit le nom du balancier plutôt que celui du propriétaire de la balance."
Cette hypothèse parait amplement justifiée : reste à savoir où travaillait ce balancier.
Balance n° 3 : 1783 (Louis XVI)
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Origine : Loire |
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De façon inhabituelle, mais non exceptionnelle, la balance est oscillante. On retrouvera les mêmes initiales IPI sur une balance plus ancienne.
Balance n° 4 : 1777 (Louis XVI)
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Origine : Loire |
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Comme on l'a vu plus haut, la valeur de la livre variait suivant la ville d'origine. Le fabricant ou l'utilisateur a pris la précaution de graver l'origine de cette balance, la ville de "Viene" (avec l'orthographe de l'époque), précisant, par là, la valeur de la livre. La modification de la graduation en kilogramme nous empêche de calculer cette valeur.
Balance n° 5 : 1761 (Louis XV)
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Origine : Loire |
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Si les lettres K et T sont bien des contrôles, la lettre T correspond à 1821. La couronne royale est celle de Louis-Philippe (1831-1848). Quant aux poinçons primitifs, ils ont la forme d'écussons : en haut, à gauche, royal avec 3 fleurs de lys, en haut, à droite, municipal avec un lion debout. Dans les deux du bas, on devine (?) les lettres " I et P" et "I E P". Cette balance a été utilisée plus de 70 ans, durant le règne de 5 rois, d'un empereur et la tourmente de la Révolution. A noter, enfin, le positionnement des couteaux qui fait penser à une balance oscillante.
A propos des poinçons I.P. et I.E.P., Monsieur P. BOUCAUD nous donne les précisions suivantes :
- I.P. = Jean PINGARD, apparaît comme "échantilleur" à LYON entre 1658 et 1727.
- I.E.P. = Joseph-Emery PINGARD, son fils, échantilleur à LYON entre 1728 et 1780.
Balance n° 6 : 1760 (Louis XV)
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Origine : Loire |
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On retrouve les 3 lettres I P I déjà vues en 1783. On peut hésiter sur la date : 1750 ou 1760. Quant à l'écusson, de forme originale, il est trop usé pour que l'on puisse reconnaître un quelconque symbole.
Balance n° 7 : 1758 (Louis XV)
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Origine : Loire |
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Trois incertitudes sur cette balance : les chiffres 5 dans 1758 et 1795 ; dans les deux cas, la barre horizontale est absente. Autre question : quelle est la signification du symbole entre 1772 et G P ? Enfin, s'agit-il des lettres F et P ou des lettres F et R ? Ces dernières, liées, furent utilisées pendant la Révolution et au-delà, de 1793 à 1805, pour "République Française" : il pourrait s'agir d'une variante…
Balance n° 8 : 1719 (Louis XV)
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Origine : Loire |
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La transformation de la graduation est assez simpliste. Les chiffres sont parfois gravés en double. La forme du peson évoque bien une bande de fer forgé roulée sur elle-même.
Balance n° 9 : 1705 (Louis XIV)
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Origine : Loire |
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On est bien là en présence d'une balance folle. Et, pourtant, les équivalences livre/gramme sont très proches sur les deux côtés pour cette balance de plus de 300 ans.
Balance n° 10 : 1676 (Louis XIV)
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Origine : Loire
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Quel dommage ! La forme de l'about en volute est, sans doute, la cause de la perte du peson. Il faut avouer que la découverte de la date "1676", après nettoyage, a été un vrai choc. Cela fait partie de ces plaisirs que l'on a trop rarement. Des centaines d'outils passent sous la brosse et, une fois de temps en temps, c'est la grande surprise. Il reste une inconnue : les "parenthèses" situées au-dessus de la date "1676".
Certains d'entre vous trouveront que les photographies sont trop nombreuses. C'est une façon pour nous de garder à l'esprit un maximum de détails. Au cours de leur réalisation, nous avons découvert des gravures, alors que nous avions regardé ces balances à de nombreuses reprises, auparavant. Au cours de nos expositions, nous avons remarqué, également, que certains visiteurs passaient très vite devant certains outils, regardant la forme générale, expliquant à leurs petits-enfants leur fonctionnement (ce qui est très bien), mais négligeant des détails qui en font tout l'intérêt.
BALANCES ROMAINES
5
DISCUSSION
Le dossier des balances romaines s'est enrichi du questionnement d'un internaute à propos d'un peson ou boulon. Pour des raisons de rapidité, nous nous permettons de "copier-coller" l'essentiel du texte.
Mail 1 Roland VELA, Président de l'Amicale des Anciens Peseurs Jurés de Marseille
Vous serait-il possible d'examiner de près les poinçons de vérification gravés sur ce curseur de balance romaine et de les interpréter afin de pouvoir dater cet objet.
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A.R.C.O.M.A.
Nos connaissances sont nettement insuffisantes pour répondre à cette question.
Nous vous proposons deux solutions :
1 mettre quelques photographies sur notre site et poser la question aux visiteurs.
2 vous mettre en contact avec la "Maison du Patrimoine et de la Mesure" de la Talaudière, une petite ville près de St Etienne. Ce musée dispose de nombreux documents qui pourront, peut-être, apporter une réponse à votre question.
Les coordonnées de ce musée (joignez-le par téléphone pour avoir son adresse e-mail exacte) :
Maison du Patrimoine et de la Mesure
42351 LA TALAUDIÈRE CEDEX
Tel : 04-77-01-06-63
MAIL 2 Roland VELA
Merci pour votre célérité mais je me suis déjà adressé à Monsieur Bernard Masson, Président de la Société Métrique de France située à La Talaudière qui va faire paraître tantôt sa revue semestrielle avec de nombreuses photos concernant ce curseur de romaine.
Pour faire court je ne pense pas que ce soit une pièce unique; si nous avons la chance qu'un autre possesseur soit à même de nous indiquer la signification de ce fameux n traversé par une aiguille laquelle se termine dans sa partie haute par un petit anneau d'une part et d'autre part qu'elle est la signification du poinçon situé près du nombre 359 et sur sa droite: 3 traits verticaux parallèles, des glaives ?
Aussi je ratisse large afin de tomber un jour sur une personne qui doit savoir.
"POIDS ET CASSE" vous avez bien lu, ce qui signifie comme vous le savez "POIDS ET MESURE".
L'arrière du boulon ne porte aucune inscription. Nous partons donc à la recherche d'une personne férue de ces poinçons de vérification.
J'ai parcouru la toile en long, en large et en travers, mais rien sur ces points précis.
MAIL 3 Roland VELA
La photo ci-dessous a été réalisée vers 1930, à l'intérieur de l'enceinte portuaire du port de Marseille.
Il s'agit du pesage de sacs de coprah après ensachage, avec présence du porte romaine, de 2 portefaix ou "barréjeurs" , du peseur juré, de dockers, du maître portefaix, etc.....
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MAIL 4 Roland VELA
Balances romaines géantes dont la plus grande mesure env. 3m 50 avec portée de 1350 KG.
Les balances romaines marseillaises avaient la particularité de ne pas partir de zéro.
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A.R.C.O.M.A.
L'appel est lancé. Si vous avez des réponses à ces questions ou des remarques, elles seront les bienvenues. Nous ne manquerons pas de les transmettre à M. Roland VELA et de les faire paraître dans ce chapitre.
Ci-après, le lien du site des "Peseurs jurés de Marseille" où vous pourrez découvrir leur histoire, "à travers les siècles" :
www.peseurs-jures-marseille.com
C'est ainsi que se termine ce dossier sur nos balances romaines anciennes. Un certain nombre de questions reste en suspens. N'hésitez pas à nous faire part de vos connaissances par le biais de notre adresse e-mail. Nous pourrons faire un copier-coller de vos remarques à la suite de cet exposé.
FIN
A.R.C.O.M.A. NOS INSTRUMENTS DE MESURE ANCIENS B.R. XXe - XVIIe siècles