SERRURIER

 

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OUTILS ANCIENS DE MAINTIEN ET DE TRANSFORMATION

 

Le titre de ce chapitre n'est pas très explicite et nécessitera un changement (nous sommes prêts à tenir compte d'éventuelles propositions). Nous allons regrouper les outils anciens permettant, d'une part, de maintenir le matériel à transformer, d'autre part de réaliser les modifications nécessaires à la fabrication de la serrure, de la clé, du heurtoir…

 

LES ÉTAUX

L'étau permet de maintenir le matériel à travailler dans la position voulue par l'artisan.


Étaux à main

Le premier modèle est le plus fréquent, rencontré dans de nombreux métiers des métaux (XXe siècle).

 

   
  Étau à main
Loire          160
L 16   mâchoires 4,8
 

 

Cet autre modèle, très proche, mais plus élaboré, semble plus ancien (XIXe siècle).

 

     
 

Étau à main
Loire
L 16   mâchoires 4

 

 

Moins fréquent, mais plus récent, cet autre étau à main a des mâchoires mues en tournant la poignée.

 

   
 

Étau à main
Loire                   BTE   S.G.D.G.
L 20,5   mâchoires 3,6   poignée 10

 

 

Les étaux rencontrés chez le bijoutier et l'horloger peuvent être également utilisés par le serrurier : étau à coulisse, à queue.

 

Étau à pied

L'étau à pied existe dans tous les ateliers travaillant le métal. Par une patte à trois points, il est fixé sur l'établi ; par une longue tige, il est fixé dans le sol, gagnant ainsi en stabilité. Les dimensions et le poids sont souvent importants. Le modèle présenté a la particularité d'être relativement léger et de petite taille : il a pu appartenir à un artisan qui se déplaçait et travaillait chez son client. A noter la présence de nombreux points de brasure.

D'autres modèles plus importants sont présentés chez le forgeron, le maréchal-ferrant.

 

   

 

     
  Étau à pied
Loire
h 77   profondeur 19   fixation 9,8 x 8,5   mâchoires 4,5

 

                         

Étaux à agrafes

Des modèles avec tas ou enclume sont présentés chez le bijoutier et l'horloger. Ils auraient, aussi, leur place chez le serrurier.

 

   
 

Étau à agrafes
Isère
L 15   profondeur 12,5   mâchoires 4,5

 

 

 

 

     
 

Étau à agrafes
Loire
L 13   profondeur 10   mâchoires 4

 

 

 

LES ENCLUMES

Nous ne possédons pas d'enclume de serrurier, un outil de forge indispensable pour cet artisan. A défaut, voici quelques bigornes d'établi que l'on pourrait retrouver, une fois de plus, chez le bijoutier, l'horloger, l'orfèvre, le ferblantier.

 

     
 

Bigorne                                                                                     Bigorne
Pyrénées orientales                                                                   Loire
L 16   h 13,5                                                                              L 16,5   h 17,5

 

 

 

   
 

Bigorne
Pyrénées orientales
L 19   h 8

 

 

 

LES MARTEAUX

Le serrurier est tout à la fois "forgeron" (Modelage à chaud) et "ferblantier" (Modelage à froid). Bien sûr, le matériau travaillé n'est pas le même ! On va donc retrouver des marteaux de ces deux métiers (voir ces deux métiers). Ceux de ferblantier sont très nombreux par la forme. Les deux premières photographies ne sont là qu'à titre indicatif.

 

     
 

Marteau classique à devant                                                         Marteau "anglais" (?)
Loire                                                                                            Pyrénées orientales
Fer L 12   l 4    manche 28                                                           Fer L 8,5   manche 26,5

 

 

Les deux têtes de marteaux suivantes sont, sans doute, beaucoup plus anciennes. La présence d'une fleur de lys sur celle de droite, les décorations sur les deux, laissent penser qu'elles ont été fabriquées au XVIIIe siècle. Quant à l'artisan qui les a utilisées, on peut évoquer le serrurier (en particulier, celui de droite avec l'arrache clou), mais aussi l'armurier...

 

     
  Marteau                                                                            Marteau, avec arrache clou
Loire                                                                                 Isère                 (fleur de lys)        
Fer L 12,5                                                                         Fer 13
 

 

 

LES FILIÈRES ET LES TARAUDS

Une filière est un outil permettant de réaliser le fil sur des tiges de fer qui deviendront ainsi des vis. On en rencontre dans tous les métiers des métaux, mais aussi dans ceux du bois (voir "Menuisier"). Chez l'orfèvre, cet outil sert à amincir une tige d'or, d'argent qui est tirée à travers des trous de plus en plus petits.

 

     
 

Filière double, dite de "serrurier"
Rhône         SACLIER
L 30   l 3,6

 

 

 

     
 

Filière dite de précision
Loire
L 36   diam. 5,2

 

 

 

   
 

Filière de précision, plate, à queue
Loire
L 25   poignée 11   trous de 0,3 à 1

 

 

La filière permet de réaliser la vis. Pour réaliser le trou dans lequel va venir la vis, on utilise un taraud qui est lui-même inséré dans un tourne à gauche ou porte-tarauds.

 

   
 

Porte-tarauds ou tourne à gauche
Loire
L 32   trous 1 – 1,2 - 1

 

 

  

   
 

Porte-tarauds ou tourne à gauche
Loire
L 39   trous 0,9 – 0,8   0,9 – 1 – 1,1 – 1,2 – 0,6  0,6 – 0,9  

 

 

(Les tarauds dont nous disposons proviennent d'ateliers de tourneur sur bois et de charron. Nous les présentons dans ces métiers.)

 

LES PINCES

Nous l'avons déjà vu : le serrurier travaille l'acier à chaud et à froid. Il utilise, donc, d'une part des pinces de forgeron, très longues, aux formes multiples, d'autre part des pinces relativement courtes que l'on retrouve dans de nombreux métiers des métaux : armurier, ferblantier, horloger …

Nous ne présentons que deux types de pinces :

- deux tenailles, classiques :

 

     
 

Tenailles
Loire          PH.MAUDUI
L 25,5   mors 3,4

 

 

 

 

 

   
 

Tenailles
Loire                R.SAIGNOL                 ACIER FONDU
                        ST ETIENNE                        (flèche)
L 19,5   mors 2,6

 

 

 - plus rares, deux pinces servant de moule à chaud, pour la réalisation des décorations des barreaux de grille (escalier, balcon).

 

   

 

     
 

Pince à décorer les barreaux
Loire                  B.C.12.l
                              J.M
L 70   tête 18 x 6,5

 

 

 

   

 

 

     
 

Pince à décorer les barreaux
Loire           B.C M 
                       6 ½
L 67   tête 13,5 x 4,5

 

 

Le barreau, de section ronde, est inséré dans la pince fermée. Les deux encoches A et B accolées l'une à l'autre, forment un entonnoir dans lequel l'acier fondu est coulé. C'est, du moins, ce que l'on peut supposer. Restent quelques problèmes techniques : le refroidissement se fait-il par trempage ? Le collage de l'acier liquide sur la tige (sans doute préchauffée au rouge) nécessite-t-il un adjuvant (borax, par exemple) ?

 

D'autres outils de transformation sont utilisés par le serrurier : ciseaux, poinçons, étampes, griffes (de forgeron), limes (d'horloger)… En voici trois.

 

     
 

Ciseaux  (à chaud, à froid)                                    Lime tiers-point
Loire                                                                      Loire
L 22 et 14,5                                                           L 30   poignée 11

 

 

Pour terminer ce 3ème chapitre, voici deux outils d'assemblage plus que de transformation : des tournevis. Ils pourraient être ailleurs (une fois de plus).

Le premier est entièrement métallique :

 

   
 

Tournevis
Rhône
L 16

 

 

Le deuxième est très court. Son manche, en buis,  peut servir de réservoir. La lame comporte des graduations. En tirant sur cette lame, on s'aperçoit qu'il s'agit d'une réutilisation de règle métallique graduée.

 

     
 

Tournevis (quelle origine? quel métier ?)
Loire
L 9

 

 

 

 

 

                                                                                                                                                                A suivre…

 

                  A.R.C.O.M.A.   NOS OUTILS ANCIENS DE SERRURIER 3