CHARPENTIER

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SCIES ANCIENNES

Comme les métiers des métaux, les métiers du bois ont en commun des outils. C'est le cas des scies que l'on peut retrouver chez le scieur de long, le bûcheron, le menuisier, le charron…

Pour commencer, il faut abattre l'arbre. C'est le travail du bûcheron, après passage du forestier, en principe. Le charpentier peut aussi agir seul. On retrouve donc dans sa panoplie un passe-partout. Le catalogue de la Manufacture Française d'Armes et Cycles de Saint Etienne présente les deux modèles ci-dessous :
                     

Après l'abattage, le blanchissage (voir chapitre suivant : les haches), le séchage, suit le débitage. Le charpentier utilise une scie à cadre, inventée il y a plus de deux mille ans :

Les modèles et, surtout, la taille et la lame varient suivant la fonction.

La scie à débiter a une lame fixe. Plus le bois est sec et, donc dur, plus les dents doivent être fines. Elle est utilisée avant l'équarrissage.

La scie de travers a une lame fixe. Elle sert à couper transversalement par rapport au fil du bois. Deux hommes sont nécessaires pour actionner les plus grands modèles.

La scie à refendre a une lame orientable. Elle est utilisée pour scier le bois dans le sens de la longueur. A noter la poignée en "S" de la seconde que l'on retrouve dans la scie à chantourner ci-après.

La scie à chantourner a une lame très étroite et orientable. Elle permet de découper des formes courbes.   

La scie à tenon a une lame fixe ou orientable (?).

La scie à araser a une lame fixe ou orientable (?). Comme son nom l'indique, elle sert, notamment, à araser les tenons !

Pour ces deux dernières scies, nous avons trouvé des avis différents sur la lame, ce qui explique nos "?".

A côté de ces scies à cadre, le charpentier utilise d'autres types de scies, tout comme le menuisier, ou même, le jardinier.

Cette scie a été désignée "scie à araser" , appellation qui a amené J. B., un internaute amateur éclairé dans les métiers du bois à nous envoyé ce message :

"La scie à araser Mostley and sons ne peut pas en être une, j'en suis quasiment certain. Ce modèle existe encore aujourd'hui, on parle le plus souvent de scie à dos et elle sert aux coupes fines pour les assemblages (tenons, queues d'aronde). Le dos rigide et la longueur relativement courte de la lame vont à l'encontre de la fonction d'arasage. Le dos buterait contre la pièce par exemple."

Cette scie peut donc se retrouver chez le menuisier, l'ébéniste...  A noter que R.Verdier présente une scie semblable dans le supplément 1ère partie de son Glossaire du Collectionneur d'Outils, page 123, n°150, avec comme fonction : "Sert à araser des assemblages, coupe-d'onglet, etc. (peut servir à l'encadreur)".

Remarque de J.B. : "La scie à cheville Loire, sa lame est typique d'une scie à incruster, pour découper les rainures d'un meuble ou pour la marqueterie par exemple".

Au cours de leur utilisation, les dents peuvent se redresser dans l'axe de la lame. Après les avoir aiguisées à la lime "tiers point", l'artisan se sert d'un tourne-à-gauche ou baille-voie pour incliner une dent sur deux, de part et d'autre de cet axe. De cette manière, la scie "retrouve de la voie" et ne se bloque plus en passant dans le trait de sciage. Les modèles sont très nombreux, parfois associés à une rainette ou à un marteau. On retrouve, une fois de plus, de tels outils chez le menuisier…

L'extrémité de ce baille-voie peut servir de tournevis. La marque du fabricant nous est inconnue.

Il existe d'autres modèles présentés chez le menuisier.

Comme toujours, nous n'avons pas la prétention de tout savoir. Si vous avez des remarques, en particulier sur la dénomination ou la fonction des scies présentées, n'hésitez pas à nous le faire savoir. Nous ouvrirons un chapitre "Discussion".

Le chapitre 2 du Charpentier sera consacré aux instruments de mesure : compas, équerres…

                                                                                                                                            A suivre …

A.R.C.O.M.A.   NOS OUTILS ANCIENS DE CHARPENTIER 1