TONNELIERS & BOISSELIERS

MERRANDIERS, DOLEURS, CERCLIERS…

6

BONDE    IDENTIFICATION   DIVERS

Pour remplir le tonneau ou goûter le vin, il est nécessaire de réaliser un trou dans la partie la plus large du tonneau. C'est le trou du bondon ou la bonde. Pour ce faire, on choisit une douelle large qui peut être de moins bonne qualité puisque, dans la cave, la bonde est sur la partie supérieure du tonneau. La masse du vin ne reposera donc pas sur cette douelle.

Le tonnelier va utiliser soit un vilebrequin avec une mèche à bonde, à amorçoir et taillant latéral, soit une tarière à mèche conique, soit encore une grosse tarière à mèche tronconique lisse ou parsemée de picots. Ces deux tarières sont appelées bondonnières.

Bondonnière à mèche conique                           Loire               ♥                          Fer L 29   diam. 4   manche 28

Bien souvent, les tonneliers laissaient faire ces bondes par les vignerons eux-mêmes, alléguant des risques de pénétration de saletés, de souris qui pourraient abîmer le vin. Dans le village, l'unique bondonnière, propriété de tous les vignerons, passait alors de main en main.

Le trou est bouché avec un bondon, de forme tronconique, souvent en chêne.

Avant d'être livré, le tonneau faisait l'objet d'un dernier travail : l'identification du maître-tonnelier, à l'aide d'un compas appelé rouanne. Ce petit outil permet de tracé sur le fond la marque du tonnelier : cercle barré, demi-cercle, lettres…Il est utilisé également par les marchands. Le tonneau marqué est dit rouanné.

Rouanne                                       Pyrénées orientales   COULAUX & CIE                                                                 (   )                   Fer L 7,5   manche 10

Rouanne                        Pyrénées orientales       *                        Fer L 6   manche 10

D'autres outils de marquage peuvent être utilisés par le tonnelier, mais aussi par le vigneron. Cela tient peut-être au fait que le tonnelier se substituait parfois au vigneron pour certaines tâches : descente des tonneaux pleins dans les caves, aération ou évaluation de la qualité du vin, mise en bouteilles, entre autres. Dans certains livres spécialisés, on rencontre donc pour le tonnelier des outils que l'on aurait plutôt vus dans les mains du vigneron.

Les pochoirs permettent d'inscrire sur le tonneau des références lettrées ou surtout chiffrées, ou encore la nature du produit conservé.

Les fers à marquer permettent de réaliser une véritable signature avec initiales au sein d'une structure décorative, parfois inattendue.

Le mandrin capsuleur permet aussi d'identifier, mais, surtout, de sécuriser. La capsule, proche de celle que l'on trouve sur nos bouteilles de bière, a des ondulations latérales pointues. Elle est placée dans la partie large circulaire de l'outil. Celui-ci, placé sur le bondon, est frappé sur sa partie supérieure à l'aide d'un maillet. Les pointes de la capsule pénètrent dans la douelle du bondon qui est, ainsi, protégé. La capsule peut être décorée suivant la demande du tonnelier ou du vigneron.

Le coup-de-poing est une sorte de vrille, au pas très peu relevé, qui permet de percer des petits trous dans le tonneau, au-dessus de la surface du vin pour aérer celui-ci, en-dessous pour le goûter. Pour éviter des fuites, ces trous sont rebouchés avec des petites chevilles, les faussets.

Pour terminer ce dossier, nous présentons dans le septième chapitre quelques outils attribués plus particulièrement au boisselier.

                                                                                                                                                                                            A suivre …

A.R.C.O.M.A. NOS OUTILS ANCIENS DE TONNELIER – BOISSELIER …6