DISPERSION DES COLLECTIONS
Légende :
ASSO : collection de l'association, à donner à des musées ou associations patrimoniales.
COPR : collection privée, à vendre à des particuliers ou à des musées...
NDIS : objets non disponibles, donnés, vendus ou repris par les donateurs.
ASSO COPR : l'objet concerné est présent dans les deux collections, à un ou plusieurs exemplaires.
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L'ensemble des articles consacrés à la dispersion de nos collections se trouve en :
https://www.arcoma.fr/fr/outils-d-antan/241-dispersion-des-collections-novembre-2023
Cet article est une reprise de celui que vous connaissez. Nous avons rajouté simplement les marques de propriété (association ou collectionneur privé : voir ci-dessus).
CHARPENTIER
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OUTILS DE PERÇAGE : TARIÈRES
OUTIL DE LEVAGE : CRIC
Dans le chapitre précédent, nous avons vu les outils qui réalisent mortaises et tenons. Ceux-ci permettent de réunir les différentes pièces de bois de la charpente. Pour que l'assemblage, une fois en place, soit définitif, ces pièces sont rendues solidaires par des chevilles en bois. Celles-ci sont fabriquées soit à l'aide d'outils spécialisés (chevilleur ou taille-cheville), souvent fabriqués par l'artisan lui-même, soit avec une hachette ou une bisaiguë. Qui dit cheville dit trou. Celui-ci est réalisé à l'aide d'une tarière.
La dénomination des tarières et les remarques techniques sont inspirées du livre de D. BOUCARD, "Les Outils taillants", éditions J.C. Godefroy.
Le modèle le plus ancien, utilisé par le Romains, dit "en colimaçon", est aussi dénommé tarière "façon styrie", avec un emmanchement fourchu. L'élimination des copeaux accumulés dans la "cuillère" nécessite des interruptions dans le perçage.
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Tarière façon "styrie" |
La plus simple et la plus fréquente est la tarière à vis hélicoïdale. L'élimination des copeaux est plus rapide.
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Tarières à vis hélicoïdal Pyrénées orientales Loire |
D'une autre forme, la tarière à ferrer possède une lame différente, dite "à l'anglaise". Ces tarières sont fixées sur un panneau d'exposition. Un petit montage permet de les voir séparément. Leurs extrémités caractéristiques sont regroupées sur la 4ème photographie.
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Tarières à ferrer, à l'anglaise. |
Ces tarières ne sont pas propres au métier de charpentier. D'autres modèles, parfois de taille plus importante, sont présentés pour le métier de charron.
On retrouve, par contre, des modèles légèrement différents par la taille ou le taillant chez le charpentier de marine.
Plus récemment, le charpentier a utilisé des mèches fixées dans un vilebrequin ou une chignole, ou encore dans un porte-tarière mécanique :
"Cet appareil se compose d'un arbre porte-mèche actionné par deux pignons d'angle avec 2 manivelles, monté à glissière sur un cadre en chêne avec armature en fer. Ce bâti, articulé sur 2 demi-cercles, peut prendre toutes les inclinaisons et permet de percer à n'importe quel angle. Ce porte - tarière est extrêmement simple, robuste, facile à transporter. Il fait un travail plus rapide et peut percer tous les chevrons et poutres de n'importe quelle grosseur." Prix : 37,50 francs. D'après le Catalogue de la Manufacture Française d'Armes et de Cycles de Saint Etienne, année 1910 (Editions du Pécari 2003).
"Cette espèce de chignole est appelé "vélo", sans doute à cause de la double manivelle et de la position assise pour "pédaler" avec les deux mains. Ce curieux instrument servait à creuser les mortaises dans les poutres en place. Une crémaillère permettait de ressortir la mèche en pédalant à rebours", d'après J.F. Robert.
"Cet outil servait aussi à percer les trous des chevilles avant la mise en place des poutres, celles-ci étant assemblées à blanc sur une épure tracée au bleu sur le sol avant démontage pour transport sur le chantier, remontage au sol et levage.", d'après un commentaire de Debokopo, dans le forum des outils anciens.
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Porte-tarière mécanique |
Etat de marche Débrayage des engrenages Mèche et clef de serrage |
Les trous réalisés dans les différentes pièces de la charpente permettent de réaliser leur assemblage soit au sol, soit en place. Le charpentier utilise, pour cela, à titre provisoire, une cheville d'assemblage en fer. On retrouve cet outil dans l'Encyclopédie de Chez Crepy, du XVIIIe siècle.
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Cheville d'assemblage |
Pour terminer ce chapitre, nous vous présentons un autre outil, conçu au XVIIe siècle, utilisé pour monter les poutres maîtresses et tout ou partie de la charpente : le cric. Le charron s'en servait, aussi, pour soulever tombereaux et autres voitures à chevaux pour en remplacer les roues. Il faisait, également, partie des outils du carrier, du maçon et, plus tard, de nombreux paysans.
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Cric de charpentier |
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Près du cliquet anti-retour, on note la présence d'une étoile à 5 branches, surmontée de la lettre "C".
Dans le chapitre suivant, qui sera le dernier pour ce métier, nous voyons quelques rabots utilisés par le charpentier.
A suivre …
A.R.C.O.M.A. NOS OUTILS ANCIENS DE CHARPENTIER 6