DISPERSION DES COLLECTIONS
Légende :
ASSO : collection de l'association, à donner à des musées ou associations patrimoniales.
COPR : collection privée, à vendre à des particuliers ou à des musées...
NDIS : objets non disponibles, vendus ou repris par les donateurs.
Toute demande doit être envoyée à Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser..
SANTÉ ET HYGIÈNE
7
DERMATOLOGIE UROLOGIE PROCTOLOGIE
SOINS INFIRMIERS
Nous allons voir dans ce chapitre des instruments portant sur des soins très différents. La raison est simple : nos possibilités sont limitées. C'est ainsi qu'en regroupant différents domaines, nous pouvons réaliser un article présentant quelque intérêt.
Comme dans le chapitre précédent, nous nous efforcerons de vous indiquer les dates de vie des inventeurs. Cela nous montrera, une fois de plus, que le XIXe siècle a été un siècle d'inventions durables.
Dermatologie
Pour les prélèvements à la recherche de mycoses ou dans le cadre de certains traitements, le dermatologue utilise des curettes de Besnier.
COPR
Curettes de Besnier* (2 fenêtrées, 1 pleine) |
*Ernest Besnier (1831 – 1909)
Urologie
Premier instrument, les sondes de Béniqué. Ces instruments servent à dilater l'urètre masculin, suite à un rétrécissement lié à une infection locale bactérienne ou parasitaire, à l'origine d'une rétention urinaire. Ces sondes, courbes, ont une numérotation croissante de 37 à 60. D'une graduation à la suivante, le diamètre varie d'un sixième de mm.
COPR
|
Sondes de Béniqué* |
*Pierre-Jules Béniqué (1806 – 1851)
L'urologue est amené à instiller dans la vessie des médicaments en solution, notamment à l'occasion d'infections. Il utilise une seringue vésicale. Il est difficile de savoir qui en est l'inventeur. Guyon (Félix 1831 – 1920), Luys (Georges ?), Albarran (Joaquin 1860 – 1912), Pasteau (Octave 187? – 1957), Boulanger (?), Roux (?)… sont associés à ce type de seringue. Les différences portent, surtout, sur les matériaux de fabrication : corps en verre ou en cristal, piston en durit, caoutchouc, amiante (!)
COPR
Seringue vésicale |
A noter que cette seringue peut être utilisée également pour la plèvre, les trajets fistuleux…
Pour inspecter la vessie et, éventuellement, mettre une sonde urétérale, l'urologue emploie un cystoscope ou urétéroscope. Deux médecins se disputent la paternité de cet instrument : Flandrin et Papin, pour deux modèles légèrement différents.
COPR
Cystoscope ou urétéroscope |
La maladie de la pierre ou lithiase urinaire fut la source de grandes souffrances pour nombre de nos ancêtres. Parmi eux, on peut citer Anne de Bretagne, Montaigne, Bossuet, Rousseau, Napoléon III… L'origine est parfois génétique ; bien plus souvent, elle est d'origine alimentaire. Le corps médical s'est donc penché sur le traitement par extraction du calcul après fractionnement à l'aide d'instruments se terminant par une pince et pouvant pénétrer jusque dans la vessie. En voici quelques modèles.
On retrouve dans le catalogue de Charrière de 1854 un modèle très proche de ce brise-pierre fabriqué par DACLIN
COPR
Brise-pierre de DACLIN |
Charrière a aussi son brise-pierre basé sur le même principe.
COPR
Brise-pierre de Charrière |
Pour l'instant, il ne nous a pas été possible d'ouvrir la pince. Cet instrument semble incomplet. A noter les graduations qui permettent d'évaluer avec précision la longueur de pénétration dans l'urètre.
Autre instrument, le trilabe , un cylindre creux dans lequel circule une tige terminée par un disque. En tirant cette tige vers l'intérieur, on provoque l'écartement de 3 doubles griffes qui permettent de désagréger le calcul ou de le sortir (suivant la taille).
COPR
Trilabe de Mathieu |
Dans la rubrique "Corps étrangers de la vessie", le catalogue de Mathieu de 1905 présente un instrument qui nous interpelle, nommé "duplicateur", pour extraire les épingles à cheveux.
COPR
Duplicateur de Mathieu pour extraire les épingles à cheveux |
Autre instrument, la sonde urinaire, aujourd'hui à usage unique et stérile, notamment en PVC médical semi-rigide ou en silicone, était autrefois en gomme, en caoutchouc durci, en métal. Le diamètre suit l'échelle établie par Joseph Frédéric CHARRIÈRE. Elle est utilisée principalement dans le cadre de rétention urinaire aiguë ou, parfois, chez la personne âgée, pour le diagnostic d'infection urinaire.
Avant la découverte de l'asepsie, ces sondes étaient conservées dans de simples étuis en bois.
COPR
Etui en bois "Sondes femme" Loire L 23 |
Pour l'évacuation ou le prélèvement des urines, les sondes sont munies d'un trou latéral, parfois terminal. Elles sont droites ou courbées.
COPR
Sondes métalliques |
D'autres sondes, dites à double courant, ont deux conduits : elles sont utilisées pour les lavages vésicaux ou utérins.
COPR
Sonde à double courant |
Certaines sondes sont plus spécifiques de la cavité utérine. Nous les retrouvons en gynécologie. Utilisées pour des lavages utérins, elles sont munies de plusieurs trous, comme une pomme de douche, comme les canules utilisées avec les seringues ou clystères en étain.
Proctologie
Un seul instrument rentre dans cette science médicale : l'anuscope. Il s'agit, en fait, d'un spéculum permettant d'observer le canal anal, à la recherche de lésions inflammatoires ou tumorales. Aujourd'hui remplacé par du matériel à usage unique, il était jusqu'à peu en acier chromé. Il est constitué de trois parties : un petit manche, un tube tronconique dans lequel vient s'insérer un mandrin à bout rond. Tube et mandrin sont introduits dans le canal. Le mandrin est ensuite enlevé. Le spéculum est, alors, retiré lentement ce qui permet d'observer la paroi. Cet instrument rappelle le spéculum vaginal de Récamier (Joseph ; 1774 – 1852), constitué également d'un tube tronconique et d'un mandrin à bout rond.
COPR
Anuscope de Bensaude* |
*Raoul Bensaude (1866 – 1938)
Soins infirmiers
Par les quelques instruments suivants, nous allons évoquer un métier sans lequel le médecin aurait bien des difficultés à exercer son art. Nous voulons parler du métier d'infirmière. On aurait pu dire infirmier, mais la gent féminine est beaucoup plus importante dans cette profession. C'est, pour nous, une façon bien modeste de leur rendre hommage.
Les instruments en question ne sont pas utilisés uniquement par les infirmières. Mais, inversement, ils le sont par toutes les infirmières.
D'abord, quelques seringues. Les premières réalisées au XVIe siècle servent à administrer des lavements. Au XVIIe siècle sont réalisées les premières injections intraveineuses. Une seringue proche de celle que l'on connaît aujourd'hui est créée au XVIIIe siècle. Elle est améliorée par C.G. Pravaz au milieu du XIXe siècle. Quelques années plus tard apparaissent les premières seringues en verre.
COPR
Seringue à vis de blocage |
Une vis se déplace sur le piston gradué. Elle permet de prédéterminer le volume à injecter, de 0 à 10 ml. A priori, la stérilisation est impossible. Il semble que le corps de la seringue et le piston soient constitués, outre de verre et d'acier, d'un caoutchouc (?) très dur. Quant au coffret lui-même, en bois et velours, il ne semble guère propice à une conservation stérile.
COPR
Seringue à vis de blocage |
On retrouve les mêmes caractéristiques, avec un caoutchouc (?) rouge très dur.
On l'a vu plus haut, les premières seringues entièrement en verre apparaissent dans la deuxième moitié du XIXe siècle. Les boîtes de transport sont désormais en acier inoxydable. Tout le matériel peut être stérilisé.
COPR
Seringue en verre |
Plusieurs innovations sont à noter : la boîte métallique stérilisable ; la seringue en verre avec un corps et un piston facilement séparables, sans pas de vis, donc plus faciles à nettoyer ; un cylindre de protection des aiguilles protégeant le praticien ; une chaînette de maintien reliant corps et piston.
COPR
Seringue "cristal" |
COPR
Seringue hypodermique Seringue hypodermique |
Ses deux derniers modèles ont précédé les seringues à usage unique. Elles étaient utilisées pour les injections, mais aussi pour les prélèvements sanguins.
Avec ces seringues, il faut inévitablement des aiguilles. Celles-ci se bouchaient souvent après utilisation. Elles étaient donc toute munies d'un mandrin pour éviter ce bouchage ou, éventuellement, la déboucher. La première aiguille creuse date du milieu du XIXe siècle.
COPR
Pochette d'aiguilles, avec leurs mandrins |
Sous la responsabilité du médecin, les infirmières sont amenées à pratiquer des vaccinations. C'est un médecin militaire, le Dr Mareschal, qui eut l'idée au XIXe siècle d'utiliser des plumes à écrire pour piquer ou scarifier la peau. Le résultat, sans être parfait, montra un net progrès pour la vaccination de masse. Il confia la fabrication d'un instrument plus tranchant à des fabricants de plume et inventa ainsi le vaccinostyle qui fut appelé le Jenner. Il était vendu soit en boîte, soit sur des porte-vaccinostyles.
COPR
Porte-vaccinostyle LE SANITOR |
COPR
Vaccinostyle |
Les infirmières jouent, également, un rôle essentiel dans le traitement des plaies infectieuses, accidentelles ou chirurgicales. A cet effet, elles utilisent des pinces, des tiges porte-coton et des flacons contenant alcool, éther…
ASSO
Pinces à pansement |
ASSO
Pince courbe à pansement |
COPR
Porte-coton |
COPR
Porte-coton |
COPR
Porte-coton |
COPR
Flacons à bec verseur Var Vol. 60 45 30 15 ml |
COPR
Boîte de pansement chirurgical |
Comme nous l'avons déjà dit à de multiples reprises, nous acceptons toute remarque quant à la destination de ces instruments. Nous en rajouterons d'autres, après nettoyage et identification.
A suivre…
A.R.C.O.M.A. NOS INSTRUMENTS ANCIENS POUR LA SANTE ET L'HYGIENE SH 7