AGRICULTEUR
SEMAILLES
L'histoire de l'agriculture du Pays du Jarez nous a montré que les cultures étaient limitées : du blé et des vergers, sur le versant est (les Monts du Lyonnais), du seigle, de l'avoine et des bois sur le versant ouest (le Mont Pilat). Pour sa consommation personnelle, le paysan ou sa femme entretient un petit jardin suffisant pour sa subsistance et sa nombreuse famille. Encore ne faut-il pas faire d'excès !
Compte tenu des rigueurs de l'hiver, le blé est semé au printemps. L'avoine d'hiver peut l'être dès la fin septembre, l'avoine d'été, au plus tard fin mars. Enfin, le seigle doit l'être avant le 15 septembre pour résister au froid.
Très haut, le seigle permet d'obtenir beaucoup de paille, avant les autres céréales. Sa fauchaison peut débuter dès avril et jusqu'en mai.
Pour certaines cultures, il peut être nécessaire de réaliser des sillons avant la mise en place des semences. Ces sillons sont réalisés avec une bêche étroite ou avec un lourd bâti porteur de "flèches" en bois dur.
Isère Traceur de sillons (3 ou 4)
Pour les petites surfaces, le paysan utilise des plantoirs. Nous les verrons chez le jardinier.
Les semences sont transportées soit dans les poches d'un tablier, soit, plus récemment, dans des récipients réniformes, en tôle galvanisée. Il n'y a plus qu'à lancer à la volée, d'un geste large ou, au contraire, à déposer les graines dans les sillons préparés à l'avance.
Loire Semoir
Pour planter les pommes de terre, l'homme creuse avec la houe et la femme y jette le tubercule germé.
Houe
Loire
L 18 l 18 manche 99
MOISSONS
A la fin du printemps et jusqu'au début de l'automne, arrivent enfin les fruits du travail. C'est le temps des moissons de céréales.
FAUCILLE
Les premières faucilles datent de 10 000 ans et sont constituées, alors, de silex à dents. Vers 5 000 avant J.C., apparaissent des faucilles en argile riche en quartz.
Arrivent, ensuite, les faucilles coulées, en cuivre ou en bronze, de petite taille. L'utilisation du fer va permettre d'augmenter la taille et la courbure.
Pyrénées orientales AS 1 R Fer 39 x 4 poignée 13 |
Pyrénées orientales MAREC L6 3 Fer 42 x 4,5 poignée 13 |
Pyrénées orientales Fer 45 x 5 poignée 14 |
Loire (voir détail ci-dessous) Fer 54 x 4 poignée 17 |
Marque de fabricant ? Lame martelée sur toute sa longueur
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Rhône BLONDEAU A LYRE
Fer 54 x 7,5 max.
Pour une meilleure préhension, le taillandier forge une petite excroissance métallique près de la virole ou un méplat sur la courbure de la lame.
Pyrénées orientales FONDU ... ? (cerf) A80 Fer 45 x 4,7 poignée 13 |
Loire ...ITABLE ...OLLIER ( ) Fer 53 x 4,2 poignée 8 |
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Pyrénées orientales Fer 32 x 2,6 poignée 13 |
Loire 0 (cerf) ACIER FONDU TALABOT Fer 39 x 4 poignée 11 |
La faucille à déborder possède une lame déportée par rapport au manche ; elle sert à couper le tour du champ avant le passage de la faux.
Pyrénées orientales Fer 45 x 4,5 poignée 14 |
Pyrénées orientales RE... Fer 38 x 4 poignée 11 |
Les plus grandes faucilles s'appellent aussi volants.
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Loire Fer 66 x 5 poignée 13 |
Pyrénées orientales RADOUAN Fer 46 X 3 poignée 14 |
La lame peut être dentée : plutôt que de couper d'un coup sec la céréale, on tient l'épi et on scie. Avantage : on ne perd pas de grains. Elle sert aussi pour récupérer une moisson couchée par un orage ou en montagne ou dans les petites surfaces. Utilisée jusqu'au début du XXe siècle en France, elle l'est encore en Afrique et en Asie, notamment pour le riz.
Pyrénées orientales 22 (médaille)
Fer 29 x 2,3 poignée 13
SAPE
Elle est composée de 2 outils : la sape elle-même, ressemblant à une faucille, mais le taillant est fixé au manche de façon particulière, et un crochet, le piquet. La sape coupe la gerbe, le piquet permet de maintenir "les tiges coupées contre les tiges encore debout". Le sapeur va 3 fois plus vite.
Elle était utilisée au nord de la France.
Essonne
Piquet : fer 30 manche 70 Sape : fer 46 x 4 poignée : 20
FAUX
Aussi appelé "Daille" dans le Pays de Jarez, elle existe depuis 2000 ans, mais n'a remplacé la faucille qu'à partir du milieu du XVIIe siècle en Europe occidentale et, 100 ans après, en France, pour des raisons économiques : perte de grain, perte de fourrage, dessèchement plus rapide de la terre. Les faucheurs, qui se louent, travaillent autant qu'à la faucille, avec un rendement triple, mais un salaire identique. Le travail est épuisant. Il doit être précis : les herbes doivent être coupées près du sol, à la même hauteur, et les fauchées ou coutelées ne doivent pas être trop larges sous peine de laisser les gendarmes (des herbes non coupées) sous les andains. Un faucheur peut moissonner jusqu'à 40 ares par jour 1
Le déclin arrive au début du XXe siècle avec l'apparition des premières faucheuses lieuses automatiques.
Var ACIER DIAMANT TALABOT 80 B Garanti
Fer 92 x 16 manche 144
A la faux est associé un râteau monté sur le même manche, le javelier, qui reçoit les tiges coupées et permet de les déposer délicatement au sol, formant une javelle, facilitant le ramassage et la mise en gerbe.
Loire l 61 dents 68 manche 139 |
Loire l 62 dents 50 et 56 manche 132 |
Autres outils indispensables pour le faucheur : l'enclumette et son marteau, le coffin et sa pierre à aiguiser, utilisés plusieurs fois par jour pour redonner le fil ou le coupant à la faux.
Pyrénées orientales VIVIER ..URIER GRAVANT L 36 enclume 4,7 x 3,7 x 2 |
Pyrénées orientales L 37 enclume 4,5 x 3,2 x 1,2 |
Rhône L 33 enclume 3 x 3 |
Pyrénées orientales L 36 enclume 3 x 3 |
Puy de Dôme L 35 enclume 4 x 4 x 3,2 |
Isère L 20 enclume 4 x 5,3 x 1,6 Billot 29 x 16 (vissé dans le sol) |
Quelques marteaux :
Rhône ..AUTIER MARECHAL Fer 18 x 3,5 x 3,6 manche 15 |
Rhône Fer 14 x 3,5 x 3 manche 19 |
Rhône Fer 16 x 3 x 2,5 manche 13 |
Loire Fer 14 x 2,5 x 2,5 manche 13 |
Quelques coffins (corne, bois, zinc, fer blanc) et leurs pierres à aiguiser :
Pyrénées orientales L 25 ouverture 5,5 |
Pyrénées orientales L 29 ouverture 6 |
Pyrénées orientales L 20 ouverture 6,5 |
Loire L 28 ouverture 4 |
Loire L 32 ouverture 4 |
Pyrénées orientales L 21 ouverture 5 |
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Pyrénées orientales L 21 ouverture 6 |
Pyrénées orientales L 21 ouverture 5 |
Lorsque la moisson est finie, il faut laisser sécher les foins, les faner avec un râteau ou, plutôt, une fourche en bois : le grain va mûrir, la paille va sécher. Les javelles vont être mises en gerbes, elles-mêmes regroupées en meules : un travail harassant que partagent hommes et femmes : les doigts n'en sortent pas indemnes, coupés par l'extrémité des tiges.
Pour ne rien perdre, le paysan rassemble les brins épars sur le sol avec un râteleur pour faire quelques gerbes de plus.
Râteleur
Haute Loire
L 148 dents 26 manche 147
Au bout de quelques jours de soleil, les gerbes sont chargées sur la charrette avec une fourche à foin en bois ou en fer :
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Fourche à foin
Rhône
Fourche 50 x 41 manche 162
Pour maintenir le chargement, le paysan utilise une corde qu'il tend à l'aide d'une clé à foin :
Puy de Dôme Loire
L 18 L 22
A la ferme, la moisson est déposée sur le plâtre, surface plane et propre, réservée au battage avec le fléau. Celui-ci est formé de deux bâtons de bois réunis, le plus souvent par une lanière de cuir. Notre modèle est particulier : l'articulation est métallique !
Fléau
Loire
L 2 fois 79
Paille et grains sont, ensuite, séparés par les femmes. Le grain est vanné, soit avec un van en osier, soit avec un tarare.
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Tarare
Loire E. CORNET
FABRICANT
MONTBRISON
LOIRE
L 135 l 54 h 128
Avec des pelles en bois, le grain est, enfin, mis dans un coffre ou des sacs, à l'abri de l'humidité, pour les semailles de l'an prochain ou en attendant d'être transporté au moulin.
Pelle à grain monoxyle
Puy-de-Dôme
L 108 pelle 39 x 30
Pelle à grain monoxyle, renforcée
Loire
L 98 pelle 41 x 33
Ce document sera complété par des photos d'autres enclumettes et marteaux de faucheur.
A suivre...
A.R.C.O.M.A. NOS OUTILS ANCIENS D'AGRICULTEUR 3