CORDONNIER - BOTTIER

GALOCHIER

QUELQUES DEFINITIONS

Aborder la liste des outils anciens - ou encore d'actualité ! – du cordonnier-bottier et du galochier ne peut se faire qu'en connaissant la définition de quelques mots utilisés par l'artisan. Cela est fait sans prétention et vient simplement combler de nombreuses lacunes qui nous ont freinés pour réaliser ce sujet. Encore une fois, n'étant pas des professionnels, nous accepterons avec plaisir toute critique et réaliserons les modifications qui s'imposent.

A propos du cuir

Le schéma ci-dessous indique les différentes parties de la peau qui seront utilisées après tannage, et la destination de chacun de ces éléments.

Les cuirs utilisés proviennent, en général, de peaux de vaches ou de bœufs, mais aussi de chevreaux, de chèvres, de veaux, de reptiles, de crocodiles, de lézard et de …kangourous.

Le cuir est imperméable, calorifuge, souple, mais résistant et a du prêtant : au bout de quelques heures de contrainte, il garde la forme qui lui est donnée, contrairement au caoutchouc qui reprend sa forme initiale. L'importance de ce prêtant est variable d'une division de la peau à une autre et suivant que la coupe est longitudinale ou transversale. Il est donc capital que la provenance du cuir soit en adéquation avec ce que l'on veut en faire dans la construction de la chaussure.

Le cuir utilisé peut être "battu", au marteau à tête large, ou "cylindré", c'est-à-dire passé sous un cylindre lourd qui donne une structure compacte, mais plus flexible (depuis quand existe ce cylindrage ?). Dans les deux cas, le savoir-faire est indispensable et détermine la qualité du résultat.

L'assemblage des cuirs se fait de différentes façons :
- par couture, à l'aide de fils de chanvre, de lin, poissés, aussi appelés "ligneuls" ; d'autres fils peuvent être utilisés : le coton, la soie, la laine, la rayonne, …;
- par collage ;
- par clouage et par rivetage, pour les cuirs épais, ne nécessitant pas, en final, une grande  souplesse.

Avant de réaliser une manipulation du cuir, celui-ci doit être humidifié dans toute son épaisseur : c'est le trempage, pour la partie superficielle, suivi du ressuyage pour la partie la plus profonde.

A propos de la chaussure

Affichage : fixation en galbant, de la première et de la semelle, après humidification, sur la forme par clouage.

Ailette : partie souple de la chaussure entre le bout dur et le contrefort, au niveau de la cambrure.

Brochage : élimination de l'excédent du cuir, en particulier, de la première tout autour de la forme.

Cambrure : située environ au tiers central de la chaussure, c'est la partie la plus étroite.

Dessous : ensemble des pièces qui séparent le pied du sol : la première, la trépointe, le cambrion, la double éventuellement, la semelle, les sous-bouts, le bon-bout.

Doublure : élément qui vient renforcer la tige par l'intérieur, en peau de chèvre ou de mouton à l'arrière, en toile à l'avant.

Emboîtage : extrémité arrière de la tige de la chaussure.

Empeigne : partie avant de la tige de la chaussure, couvrant le cou-de-pied et les orteils.

Flanc : se situe aux 2/3 de la forme à partir de l'emboîtage.

Forme : pièce de bois ou de métal représentant le pied, tenant compte des diversités  anatomiques, et servant à construire la chaussure.

Galbage : emboutissage du cuir humide (pour la première et la semelle) sur la forme pour lui donner le galbe de la plante du pied (synonyme d'affichage).

Grattage : frottement avec une substance dure pour réduire une épaisseur ou permettre une meilleure adhérence (par exemple, pour le collage).

Gravure : petit "mur" tracé sur la première par évidement au tranchet le long de deux lignes parallèles. De largeur variable suivant l'endroit de la chaussure (talon, flanc, bout-dur…) et le type de chaussure, il sert à coudre la tige et la trépointe à la première.

Griffage : traçage avec la molette de l'emplacement d'une couture.

Lisse : pourtour, tranche de la semelle, du talon.

Montage : fixation de la tige, du bout dur … sur la forme par clouage.

Parage : égaliser ou diminuer l'épaisseur du cuir (on dit aussi "refente"), ou biseauter ses bords.

Patronage : réalisation en deux ou trois dimensions, en carton, du projet de la chaussure que l'on souhaite réaliser (patron = gabarit).

Première : première semelle de cuir, en contact avec le pied,  qui vient fermer la tige et sur laquelle toutes les pièces de la chaussure sont attachées.

Renfort : pièces de cuir (ou de carton) venant renforcer la tige : contrefort à l'arrière, bout-dur à l'avant, ailettes sur les côtés.

Semelle : partie de la chaussure qui vient sous le pied, en cuir dur et épais.

Soie : poil de sanglier ou de porc, pris au niveau de l'épine dorsale et utilisé pour la couture.

Tige : partie de la chaussure qui recouvre le dessus du pied, en cuir souple, d'épaisseur variable. Elle se compose, en général, d'une empeigne ou claque, de deux quartiers, d'un bout rapporté, d'une languette et d'une baguette.

Trépointe : bande de cuir étroite cousue pour relier tige et première. En règle générale, il n'y a pas de trépointe au niveau du talon (exception : cousu baraquette).

Ce petit dictionnaire n'est pas exhaustif. Là encore, les remarques d'un professionnel seraient les bienvenues. A noter qu'il n'est pas dans notre intention de permettre au lecteur de fabriquer lui-même ses chaussures. Il y a de nombreux oublis, volontaires ou non. L'explication de certains mots nous a simplement permis de mieux comprendre les différentes étapes de la fabrication de la chaussure (et encore !) et de réaliser que la qualité ne s'obtient que grâce au savoir-faire de l'artisan.

Dernière remarque : ce que nous verrons ultérieurement concerne uniquement des chaussures entièrement en cuir. Aujourd'hui, suivant la qualité recherchée, l'utilisation, on trouve d'autres matériaux comme les matières plastiques habilement dissimulées.

                                                                                                                            A suivre…

 A.R.C.O.M.A.     NOS OUTILS ANCIENS DE CORDONNIER-BOTTIER  GALOCHIER 1